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Chapitre 97

  • Photo du rédacteur: ongatheringsims
    ongatheringsims
  • 9 févr. 2022
  • 7 min de lecture

Aujourd’hui, c’est le grand jour. Valentin et moi, nous nous marions. Je devrais être extatique, mais figurez-vous que rien ne va depuis ce matin… et pour couronnez le tout, je viens de rater le gâteau ! Il faut que j’aille courir pour me vider l’esprit, sinon je vais craquer… Les invités devraient arriver dans l’après-midi, je vais faire en sorte d’être rentrée avant, quand même.

A peine ai-je mis le pied dehors que je sens l’air frais de ce début de printemps me donner du baume au cœur. Willow Creek est vraiment une jolie ville, c’est certain… et l’air y est bien plus pur qu’à San Myshuno, évidemment. C’est agréable…

Malheureusement, je ne vois pas le temps passer, et quand j’arrive, tout le monde est déjà là !! Je m’excuse et file prendre une douche et me préparer aussi vite que je le peux avec l’aide d’Aegis et Camille. Olala, la honte…


Mais bien vite, je me retrouve devant l’arche, les yeux dans les yeux avec l’homme que j’aime…


« Lana… Je ne remercierai jamais assez le ciel de t’avoir fait entrer dans ma vie. Je ne pensais pas que je pourrais un jour aimer autant, pas après la tragique mort de la mère de Cam… Mais tu es un vrai rayon de soleil, et tu as su illuminer ma vie quand j’en avais, inconsciemment, le plus besoin. Je chérirais ta présence à mes côtés jusqu’à la fin de mes jours, je te le promets… »


Ohla… Aegis n’a pas passé un quart d’heure sur mon maquillage pour qu’il soit gâché tout de suite par mes larmes… Mais je crois que je ne peux pas les retenir.

« Val, je… tu es vraiment un homme de lettres pour arriver à me faire pleurer aussi facilement avec des mots, idiot… »


L’assemblée rit.


« Je ne croyais plus en l’amour. Pour des raisons totalement différentes des tiennes, je pensais que j’allais devoir faire une croix sur ce sentiment si précieux. Mais tu es arrivé, et tu as tout chamboulé dans mon petit cœur… ! Ah… C’est niais, dis comme ça, mais franchement, j’estime en avoir le droit le jour de mon mariage. »


Nouveau rire général. J’aurai pu être comique, dis donc…


« Je t’aime, et je ferais en sorte de pouvoir toujours être là pour toi. »


Ah, je ne suis plus la seule à pleurer ! Et un rapide coup d’œil vers ma famille et mes amis me confirment que c’est pareil chez eux.

Viens alors l’échange des anneaux. J’en oublie réellement tout ce qui est allé de travers aujourd’hui. C’est ce moment-là que j’attendais avec énormément d’impatience. Je vais enfin pouvoir dire que nous sommes mari et femme.

Je l’attire contre moi, et nous nous embrassons sous les regards tendres de tout le monde.

Les applaudissements résonnent et je m’empresse d’aller couper une part du merveilleux gâteau fait par ma fille pour rattraper mes bêtises, avant d’en partager la première part avec Valentin devant l’autel. Rien de plus symbolique !

Le soleil se couche déjà. C’est ça de prévoir un mariage dans l’après-midi et de pas être à l’heure ! Alala, ça m’apprendra… Mais tout le monde a l’air de passer un bon moment, c’est chouette.


Oh et regardez comme elle est belle ma fille pour l’occasion !! Bon, elle est tout le temps belle, évidemment, mais sa robe est très jolie.

Camille aussi est très élégant, et je crois que c’est le seul qui a prévu le coup en mettant une écharpe. C’est vrai qu’il ne fait pas très chaud…

Tout le monde a l’air de passer un bon moment, et j’ai pris beaucoup de plaisir à parler avec Albae, Laura et Sonia. J’ai l’impression que je ne les vois jamais assez !


« Papa, t’es trop beau en costume ! Et maman elle est trop belle dans sa robe blanche !

— Oh tu es trop mignon mon poussin… ! »

La soirée s’est terminée doucement, et finalement, nos invités sont partis. Je suis éreintée ! Mais c’était probablement une des journées les plus mémorables de toute ma vie, alors je vais en chérir le souvenir.



Le mariage de Sélana et papa hier était vraiment émouvant. Même si Lana a été en retard, haha. De les voir se déclarer leur amour comme ça devant tout le monde, ça m’a vraiment mis du baume au cœur. Je suis très contente que papa ait trouvé quelqu’un comme elle. Souvent, avant de se mettre avec elle, donc ça remonte à loin mais je m’en souviens, il affichait un air triste quand il pensait que je ne le voyais pas. Et depuis qu’on s’est installé tous ensemble, je n’ai plus jamais revu une telle expression chez lui.


Du coup, ce matin, sûrement en conséquence de toutes ces émotions positives, je suis motivée pour faire plein de choses.

A commencer par avoir… une petite discussion avec Aran. Enfin, pas ce matin, mais en rentrant de l’école, je pense. Sélana et papa seront les derniers à qui je ferais mon coming-out. J’ai l’impression que ça sera plus facile comme ça. Aran est jeune, il accepte facilement les informations qu’on lui donne. J’espère que ça ira…



Je m’ennuiiiie à l’école… Tout est trop facile… La prof me gronde souvent du coup parce que je discute avec des copains en classe, mais c’est pas ma faute, j’arrive pas à rester concentré quand j’ai déjà tout compris de la leçon… Enfin, aujourd’hui, elle m’a quand même dis qu’elle sait bien que je suis très intelligent, mais que tout le monde n’a pas mes facilités, et qu’il faut que je reste silencieux pour laisser les autres étudier. Boarf… elle a raison, j’imagine… Mais c’est difficile.


Je monte dans ma chambre une fois rentré à la maison, et je jette mon sac dans un coin. J’aurais largement le temps de faire mes devoirs plus tard… Je vais jouer un peu avant.

Mais j’ai à peine le temps de m’asseoir à côté de mes jouets que j’entends quelqu’un toquer à la porte. C’est forcément Aegis ou Camille, parce que papa est pas rentré et maman vient de partir.


« C’est ouvert ! »


C’est Cam. Il me fait un petit sourire, que je lui rends. Il est bizarre en ce moment, j’ai l’impression qu’il est plus timide que d’habitude ! Et p’is, on passait beaucoup de temps ensemble avant. Maintenant, un peu moins… mais toujours hein ! Je l’aime beaucoup, Camille. Aegis aussi, évidemment, mais j’sais pas, c’pas pareil.


« Est-ce que je peux te parler, Aran… ?

— Euh, ouais. Tu me fais peur…

— Haha, non, ne t’inquiète pas, ce n’est rien de grave. »


Je souffle de soulagement. J’avais pas envie qu’il m’annonce que papa et maman divorcent déjà, ou qu’on subit une invasion de dinosaures. On s’installe tous les deux sur mon lit. On discute un peu de tout et de rien, il me demande comment ça se passe à l’école, tout ça. Et p’is… il prend un air sérieux, avant de sourire et de me demander :


« Est-ce que tu savais que c’était possible que les gens se trompent quand ils annoncent le sexe d’un bébé aux parents, à la naissance ?

— Hein ? Comment c’est possible ? »

« Eh bah en fait, des fois, il arrive qu’une petite fille naisse avec un corps qui ressemble à celui d’un garçon, ou inversement. Ce n’est pas très courant, mais ça existe, et c’est important de le savoir.

— Oh, ok. On en parlera peut-être à l’école quand je serais plus grand ?

— Ce n’est pas impossible, mais malheureusement ça m’étonnerait, à moins que tu aies un ou une super prof de sciences. »


Je hoche la tête. Je vois pas trop où il veut en venir, mais c’est intéressant. J’aime bien quand Cam ou Aegis m’expliquent des trucs de grands, après j’sais des choses que les autres de mon âge savent pas, et j’peux me la péter à la récré !


« Ce que je voulais te dire, c’est que c’est ce qui m’est arrivé, à moi. »


Je le regarde avec des yeux ronds. Attends… quoi ?


« Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Eh bien… Tu es d’accord que je ressemble plutôt à un garçon… ?

— Euh… Oui… ? Oh. Tu… T’es une fille, en vrai ?

— C’est ça. »

Je comprends pas tout, et je crois que ça se voit, parce que ça le fait rire. Euh… Non, j’imagine que je dois dire « la » ? C’est compliqué !


« Je vais essayer de t’expliquer ça un peu plus clairement, si tu veux. »


Je hoche vigoureusement la tête. J’ai plein de questions ! Pourquoi je le sais que maintenant, déjà ? Mais Camille est sympa, et du coup elle m’explique le plus clairement possible comment ça marche, comment elle s’en est rendue compte, et des nouveaux mots comme « transgenre », « transition » ou « transidentité », tout ça. Et maintenant, j’ai compris ! Enfin, je crois…


« Ok ! Du coup, je dirais plus que j’ai un frère et une sœur à mes copains, mais que j’ai deux sœurs !

— Euh, oui, si tu veux, mais… évite peut-être d’en parler trop autour de toi pour l’instant ? Surtout aux parents… il faut que je leur dise moi-même.

— Ah mais oui, ils savent pas ! Tu fais bien de me le dire, sinon j’aurai sûrement fait une boulette. Mais pourquoi tu hésites à leur dire ? C’est pas grave, non ?

— En effet, ce n’est pas grave, mais il arrive que des gens… discriminent les personnes transgenres. Du coup ce n’est jamais facile à dire, parce que tu ne sais jamais comment les gens en face vont réagir.

— Hein ?! N’importe quoi ! Si papa et maman te disquimi-discrimine pardon, je vais leur remonter les bretelles moi ! »


Et là, elle éclate de rire. Qu’est-ce que j’ai dis ?! Elle se lève et me fait un câlin. Ah, ça faisait longtemps !

« Merci, Aran. Ta franchise me fait beaucoup de bien !

— Oh bah de rien ! Tu me diras quand je pourrais t’appeler au féminin devant les parents hein… ? En attendant, j’vais essayer de pas faire de bourdes…

— Évidemment, ne t’en fais pas. »


Fiou, ça va être dur, j’suis p’tit moi encore ! Mais j’vais faire de mon mieux, pour Camille.

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