Aran devient de plus en plus autonome, il grandit à une vitesse folle, c’est dingue… Maintenant, on l’autorise à manger en dehors de sa chaise haute. Il y a encore des ratés, évidemment, et quelques tâches à nettoyer, au grand désespoir de Valentin (ce à quoi je lui réponds « c’est un bambin, mon amour »), mais aussi, et surtout, un net progrès !
Il est comme Aegis au même âge aussi, à fouiner partout et à s’amuser avec tout et n’importe quoi. Bon bah apparemment ce n’est pas le sang de Théo qui joue, mais plutôt celui de mon papa ? C’était lui le curieux, pas moi… !
Aegis, elle, a réclamé une station pour construire les robots à son anniversaire. Et elle passe des journées entières dessus ! Tant mieux si ça lui plaît, mais bon. Théo m’a dit qu’elle lui avait souvent posé des questions sur son travail, et que lorsqu’il avait mentionné qu’ils avaient un pôle robotique, ses yeux s’étaient illuminés. Ça doit venir de là, m’a-t-il dit. Sûrement, en effet !
Je vous avoue que je ne suis pas super rassurée quand je la vois manipuler certaines choses, mais elle m’assure qu’elle gère. Si tu le dis, ma chérie… Fais attention quand même, hein…
Camille a eu envie d’essayer la guitare, alors nous lui en avons acheté une pour son anniversaire, et c’est l’amour fou, apparemment. Il ne la lâche pas, et il est doué le petit !
Pour ce qui est du mariage, nous avons décidé d’attendre que la neige fonde. C’est bientôt le printemps, on ne devrait plus attendre très longtemps !
Maintenant qu’Aegis est au lycée, Théo prend encore plus à cœur son éducation, puisqu’a priori notre fille s’affirme plus dans les domaines scientifiques… il l’aide même à faire ses devoirs de chimie.
« Mais papaaa, c’est trop dur, je comprends rien aux moles… Pourquoi 6,02.1023, d’abord ? Ça n’a aucun sens !
— Mais si ! Attends, je vais t’expliquer, regarde… »
Et il se penche sur son cahier pour lui écrire des formules que je ne comprends bien sûr absolument pas, mais apparemment, ça a l’air d’aider Aegis.
« Ah ouais, d’accord, comme ça ? »
« Voilà, parfait ! Bah alors, je croyais que tu voulais venir faire un stage dans mon labo ? Il va falloir travailler la chimie ma puce ! »
« Ouais, ça avait l’air cool quand j’étais au collège, mais c’est facile la chimie au collège… Là je comprends plus rien…
— Tu es très intelligente Aegis, je suis sûr que tu vas finir par avoir le déclic.
— Mouais… »
Je n’ai aucun doute sur le fait que notre fille a toujours été très éveillée, mais je crois qu’elle ne croit pas trop Théo, haha.
Camille, lui, n’est toujours pas très centré sur ses devoirs. Il préfère passer du temps avec son petit frère. Et Valentin trouve ça tellement mignon qu’il ne le réprimande même pas.
D’ailleurs, ces photos commencent à dater un peu. Il laisse pousser ses cheveux, depuis. Regardez comme il est magnifique !
Nous avons aussi repris nos marques en ce qui concerne les soirées films. Tous les dimanches, on se met devant la télé, et c’est chacun son tour de choisir. Aujourd’hui, c’est Aegis, et…
« Bah quoi, il est bien ce film, non ? »
Camille rigole. Mais moi beaucoup moins ! Quelle horreur…
« Je profite qu’Aran soit pas encore assez grand pour se joindre à nous. Après, on sera obligé de mettre du tout public, ça sera moins drôle… ! râle ma fille. »
Mouais… Valentin, lui, semble absorbé, mais en même temps… perplexe.
« … Comment peut-on être à la fois vivant et mort, de toute façon ?
— Papa, je crois qu’il faut que tu fasses l’impasse sur le réalisme dans les films de zombies…, répond Camille, amusé. »
Oui, ça, par contre, c’est sûr.
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Au milieu de ma carrière sportive flamboyante, je n’a pas abandonné ma passion pour le chant, non, non. En plus, le salon est grand, on a pu faire comme à San Myshuno, c’est-à-dire un petit coin pour que je puisse me lâcher. Et ça gêne beaucoup moins les gens qu’à mon adolescence, je peux vous le dire… Je me suis améliorée, depuis, quand même ! Petite pensée à papa et maman qui ont dû subir mes débuts… une vraie catastrophe.
Au fait, Albae a accouché, ça y est. C’est un petit garçon. Il s’appelle Maël. Elle m’a même envoyé une photo de son berceau ! Mon petit neveu est vraiment trop mignon.
Je n’aurai pas longtemps à attendre avant de le voir, puisqu’elle m’a invitée à passer chez elle aujourd’hui avec Aran. Elle m’a même dis que son compagnon serait là, puisqu’il a eu l’autorisation de prendre quelques jours de congés afin de profiter de leur petit bout. C’est pas trop tôt ! C’est que je sais beaucoup de choses sur cet homme sans jamais l’avoir rencontré ! Il s’appelle Olivier, il a un sens de l’humour particulier mais qui a su charmer ma petite sœur, il aime les chats, il prend très soin d’Albae malgré un travail qui semble lui demander beaucoup d’investissement personnel, et, le plus important, il la rend heureuse. Je sais aussi à quoi il ressemble par quelques photos. Bon, j’imagine que l’inverse est vrai aussi, mais ça me fait bizarre de ne connaître l’homme qui partage la vie d’Alby qu’à travers ses dires à elle ! Je veux vérifier de mes propres yeux qu’il est fréquentable.
Nous sommes arrivés, et on dirait que mon fiston a l’air plus pressé que moi de voir sa tatie !
Je toque à la porte et c’est Olivier qui ouvre.
« Oh ! Sélana, c’est ça ? Enchanté de te rencontrer, enfin ! s’exclame-t-il avec un grand sourire.
— Eh bien de même, vraiment ! »
Il nous fait rentrer tous les deux et j’entreprends d’enlever le manteau d’Aran ainsi que le mien avant d’aller dans le salon où se trouve Albae.
« Aah, ma grande sœur préférée !
— En même temps… T’en as qu’une, réponds-je en riant.
— Oui certes, mais c’est important de le souligner quand même.
— Bonzou’ tatie ! se manifeste Aran.
— Bonjour petit roudoudou ! »
Olivier nous observe en souriant, avant de me demander si nous aimerions boire quelque chose. Je décline gentiment, donc il s’assoit finalement avec nous, près d’Aran.
« Alors, Olivier, qu’est-ce que vous faites dans la vie pour être si occupé ? Non pas que j’en doute, je trouve ça simplement très impressionnant !
— Je ne peux pas vous dire grand-chose, malheureusement…, me répond-il avec un air désolé. La seule chose que je peux vous dire, c’est que je travaille pour une agence de renseignements, c’est tout. »
J’affiche un air choqué en regardant Albae, qui hausse les épaules.
« Tu aurais au moins pu me dire ça ! Un espion, vraiment ? J’y ai pensé, en plus ! Mais je me suis dis que c’était un peu insensé. Il faut croire que non… ! »
« Lana, ce n’est pas à moi de divulguer ce genre d’informations confidentielles, voyons ! S’il estime qu’il peut te le dire, c’est qu’il y a réfléchi, je ne me permettrais pas de le faire à sa place… !
— Mouais… Vous vous en sortez bien, tous les deux… »
Et ils rient. Bon, au moins, l’atmosphère est loin d’être tendue. J’avoue que j’avais un peu eu peur de ça, mais finalement, tout va bien !
« Est-ce que je peux voir mon neveu, sinon… ?
— Oh, oui, je pense qu’il doit être réveillé ! »
C’est Olivier qui se lève et qui va dans la chambre pour vérifier, avant de m’appeler. Je confie Aran à Albae, et me lève pour le rejoindre.
« Ooh, bonjour toi ! Je suis ta tante, je m’appelle Sélana. »
Je me permets de le prendre dans mes bras sous le regard bienveillant de son père, et il me regarde, intrigué, avec ses grands yeux de nouveau né.
Il me rappelle Aran, bébé. En même temps, ils sont de la même famille, ça ne serait pas étonnant qu’il y ait un petit air aussi en grandissant. Ils ont un peu d’écart, mais qui sait, peut-être qu’ils pourront quand même jouer ensemble ?
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