Ma grossesse avance, et je peux vous assurer que c’est pas toujours une partie de plaisir… Alors, oui, sentir une vie qui se développe en moi a un côté assez réjouissant, mais entre les nausées, les maux de dos et l’impression d’avoir une vessie trois fois moins grande qu’avant… j’ai hâte qu’il sorte, ce bébé.
En plus, je ne vois pas souvent Edward. Il travaille les week-ends, et en semaine, il est déjà au boulot lorsque je rentre du mien. Je savais qu’il travaillait dans un bar, et ça ne me dérangeait pas spécialement au début, mais là, pendant ma grossesse, avec mes hormones qui font n’importe quoi, ça me rend triste…
Au moins, avec l’approche du terme, je remarque que finalement, mes nausées s’espacent. Je peux manger un petit-déjeuner sans avoir peur de tout vomir après !
Bon, j’ai parlé un peu trop vite, pour cette fois-là…
Je trouve le temps, quand même, d’appeler régulièrement le Conseil de Géologie pour ordonner l’analyse de différents cristaux ou métaux. Des fois, les analyses ne donnent rien de bon, mais quelques fois, j’ai des surprises. Alors il ne faut rien lâcher !
Et malgré tout, quand je regarde où j’en étais il n’y a même pas un an, je sais que j’ai entamé ma vie telle que je rêvais qu’elle soit. Remplie d’amour…
… et de réussite professionnelle.
Et puis un matin, alors que je me préparais pour aller au boulot…
« Oh, oh… EDWARD !! »
« Quoi, qu’est-ce qui se passe ?!
— Je vais accoucher, crétin !
— Hein ?! Déjà ?!
— Appelle un taxi, vite, il faut que j’aille à l’hôpital… »
Même paniqué, il a réussi à se bouger pour le faire, et nous sommes arrivés à l’hôpital.
« Un médecin, vite !
— Respire, Ed, tu ne m’aides pas du tout… »
Et apparemment, le type de l’accueil non plus n’est pas décidé à m’aider…
« Dites, c’est urgent, j’vous signale…
— Ouais, ouais, deux minutes… »
Finalement, je suis invitée à aller dans une des salles du fond. Edward me suit en courant, tout joyeux.
« Ma chérie, on va être parents, c’est génial !
— Je partagerai ton enthousiasme quand je n’aurai plus l’impression que cet enfant essaie de me déchirer l’intérieur du ventre… »
Cette remarque l’a refroidi, et il me suit sans rien dire après ça, même s’il n’arrive décidément pas à se dépêtrer de son sourire niais.
« Allez, mademoiselle, respirez, ne vous en faites pas, ça fait 45 ans que je fais ce métier ! »
C’est justement ça qui m’inquiète… Il sait encore tenir un instrument chirurgical sans trembler le vieux ?
« V-Vous êtes sûr que ça va aller, Docteur ? »
Ah, Edward panique à nouveau. Super. Et moi, je suis dans le coaltar… Qu’est-ce qu’il m’a injecté… ?
« Ah, oups, ça arrive de temps en temps…
— Pardon ?! »
J’avais raison de me méfier du vieux… Il veut pas remettre ça à sa place ?!
J’ai dû m’évanouir après, parce que j’ai un blanc de quelques instants… et je me suis faite réveillée par des pleurs. Les pleurs de mon bébé… Oh, mon petit amour…
Je me suis levée aussi vite que j’ai pu (donc très lentement, vous vous en doutez) et j’ai fais la connaissance de mon petit garçon, sous l’œil bienveillant de son père. Bienvenu dans la famille, Gabriel…
A peine rentré, Edward prend ses marques, et change même la couche de Gabriel. Je suis contente qu’il le fasse, j’aurai ma journée de travail pour me préparer à cette idée…
Eh oui, j’y vais, c’est Edward qui a décidé de prendre un congé parental pour s’occuper du petit. Je l’ai d’ailleurs remercié chaleureusement en rentrant le soir, avant de demander des nouvelles de notre enfant.
« Rien de particulier, il a dormi presque toute la journée entre deux biberons. »
Un bébé qui dort bien, donc. Nos heures de sommeil ne vont peut-être pas diminuer tant que ça, finalement. Espérons que ça dure… !
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