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Chapitre 77

Photo du rédacteur: ongatheringsimsongatheringsims

Ça fait deux mois. Deux mois qu’il n’est plus près de moi. Et j’vous jure, ça fait mal. Même si on se parle tous les jours, quasiment non-stop. Sa présence physique me manque. Ses bras autour de moi, sa chaleur, son odeur… Je me suis renfermée sur moi-même, je le sens bien. Sonia essaie de me faire sortir de la maison pour autre chose que le travail mais je refuse systématiquement. Déjà, je n’ai pas envie, et puis j’ai besoin d’être disponible si jamais il peut m’appeler, par exemple.


Quand est-ce que tu reviens, dis… ?

Quand il est occupé et moi non, j’essaie de me distraire avec ce qui me fait le plus de bien. Le chant…

… et le sport, bien sûr.

Mais en fait, c’est un peu un piège, puisque ça me rappelle nos séances à la salle. Alors je chante surtout, quand ça ne va pas. Mais du coup je m’améliore, je crois ! Je casse moins les oreilles de mes parents haha. Parents qui s’inquiètent un peu, je le vois bien… mais quand ils demandent je leur dis que tout va bien, pas besoin de les embêter avec mes problèmes de cœur.



Alors que quatre longs mois se sont écoulés, j’ai fini par craquer. J’ai dis oui à une énième invitation de Sonia, alors que celle-ci m’a retrouvée à la sortie de mon travail. Mais bon… J’avoue que ma meilleure-amie me manque, et quand je vois tous les efforts qu’elle fait pour me faire aller mieux, je me trouve vraiment horrible de lui faire endurer ça…


« Je suis désolée, vraiment…, m’excusé-je alors qu’on a trouvé une table dans un petit café à Windenburg. Je suis nulle, comme amie…

— Mais qu’est-ce que tu vas raconter ? T’as le droit d’être mal et de ne pas vouloir sortir. Je m’inquiète, c’est tout…, répond-elle avec un sourire compatissant. »

Je souris à mon tour. J’ai quand même de la chance de l’avoir.

« Je regrette presque d’avoir orchestré votre rencontre, par contre ! Je ne pensais pas que vous alliez tomber amoureux, surtout que je savais déjà qu’il partait !

— Oh, non, ne sois pas désolée. Les sentiments ne se contrôlent pas, hein… et puis, même si aujourd’hui ça me fait souffrir, j’ai vécu des choses supers avec lui. Et avec un peu de ténacité, on en vivra d’autres !

— J’espère pour vous, vous êtes trop mignons, haha. »

Je ris pour la première fois depuis des lustres, j’ai l’impression (et pourtant, j’ai deux pitres à la maison !). J’aurai dû rechercher son aide bien avant.


« Bon… Est-ce que tu vas te décider à me parler de Laura, maintenant ?

— Tu lâches jamais l’affaire, hein ?

— Eh bah non.

— Bon… En fait… C’est ma copine.

— Sérieux ?!!

— Chuuut !

— Pardon. Sérieux ? répété-je en chuchotant.

— Oui. Et je sens que ça va durer, tu vois. Mais… J’ai trop peur de la réaction de mon frère et de mes parents… et j’avais peur de la tienne, mais apparemment pour rien, haha.

— Je suis offensée que tu puisses penser que je réagirais mal ! Avec Gabriel Berry comme grand-père je pouvais difficilement mal réagir.

— … Attends, quoi ?!

— Tu savais pas ? Beh voilà. Même mort, il continue de m’apprendre la tolérance, haha. Et je pense qu’il l’a apprise à beaucoup de gens, donc n’ai pas trop peur de la réaction de tes parents, qui sont des gens intelligents, ajouté-je avec un clin d’œil. »

J’ai l’impression qu’elle est un peu rassurée, mais elle reste tendue.


« Ton frère, je le connais bien, je suis sûre que jamais il ne pourra s’éloigner de sa sœur jumelle adorée ! »


Elle rit. Mission accomplie.


« Ok, Lana. Tu as gagné. Je te la présente prochainement, si tu veux.

— Ooh ! Avec plaisir ! »


Au moins, je pourrais penser à autre chose.



Chose promise, chose due ! Une semaine plus tard, on se retrouve toutes les trois au bar de BB. Ça me rappelle des souvenirs auxquels j’aimerai ne pas penser maintenant, mais j’essaye de passer outre. On s’installe à une table, et Sonia se lève immédiatement en disant « je vais chercher les boissons ! », nous laissant seules toutes les deux, Laura et moi.


« Bon bah, enchantée Sélana ! Je peux d’ores et déjà dire que je t’apprécie, puisque tu as du goût en matière de bonnet.

— Hahaha, c’est bien vrai ! »

On plaisante un peu, puis Sonia revient.


« C’est commandé ! Alors, euh… ça va ?

— Non, je l’aime pas, on peut s’en aller ?

— Lana !!

— Roh, je rigole ! »


Laura, elle, éclate de rire. Elle a de l’humour, c’est bien.

On discute d’un peu tout et rien. Laura est un peu plus âgée que nous, et elle bosse dans un magasin de vêtements. Elle nous raconte des anecdotes sur certains clients qui sont, je dois l’avouer, à mourir de rire.


Au bout d’un moment, on commence à se demander ce que deviennent nos boissons qui n’arrivent pas. Je me lève pour aller voir et m’aperçoit que le barman est apparemment trop occupé à faire des tours avec des bouteilles sous les applaudissements d’une seule personne. Ah bah bravo…

« Eh, excusez-moi ! J’aimerai nos boissons, s’il-vous-plaît ! »

« Ah, pardon, je savais bien que j’oubliais un truc…, s’excuse le barman. »


Bon, je lui pardonne… Je m’assois pour attendre les boissons, et le jeune homme roux qui s’extasiait du spectacle se tourne vers moi.


« Désolé, c’est de ma faute. Je me suis fais planter par mes amis qui devaient me rejoindre, alors que j’habite pas la porte à côté, du coup il me fait quelques tours pour me distraire.

— Ah, d’accord. Y’a pas de soucis, vous inquiétez pas, on n’a pas attendu tant de temps que ça !

— Peut-être, mais c’est la moindre des choses de m’excuser ! »

« Que se passe-t-il ? demande la voix de Laura. Ah, tiens, elles sont là ! »


On récupère nos boissons et je fais un signe de la main au barman et au client du bar pour leur dire au revoir.


Je ne sais pas si c’est mon imagination, mais pendant le reste de la soirée, j’ai senti qu’on m’observait intensément.



Les six mois sont atteints. Je commence à m’impatienter, Théo m’avait promis qu’il viendrait, ou qu’on s’arrangerait pour que je vienne, mais lorsque j’aborde le sujet avec lui, il me dit que c’est trop compliqué parce qu’il a énormément de travail. Je ne pense pas qu’il me ment, c’est sûrement tout à fait vrai, mais… égoïstement, je crois que ça me pince un peu le cœur de voir qu’il me fait passer constamment après ses études.


Pour me changer les idées, j’ai commencé à chercher un logement. Eh oui, je me suis finalement décidée à quitter le cocon familial ! Et avec des garants comme papa et maman, et mon travail, j’ai l’embarras du choix, il ne me reste qu’à me décider.

J’avais commencé à regarder à Windenburg, parce que c’est pas très loin, et que j’aime beaucoup la ville, mais ma coach m’a sous-entendu que si je voulais passer en équipe nationale, il fallait plutôt que je me rapproche de San Myshuno, puisque c’est là-bas qu’elle s’entraîne. Je n’avais jamais envisagé d’habiter dans un appartement… mais pourquoi pas.


Je parcours un énième site d’annonces lorsqu’une photo attire mon regard. Wouah… C’est grand, lumineux, et pas très cher ! C’est dans le quartier des arts. C’est pas celui que je visais, mais après tout, ça n’a pas beaucoup d’importance. Je vais en parler à papa et maman ! Et je vais aussi le montrer à Albae, pour voir ce qu’elle en pense.

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