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Chapitre 74

Aujourd’hui, j’ai rompu avec Eliott au lycée, après les cours. J’ai essayé de m’exprimer au mieux pour ne pas le blesser, mais je crois que j’ai un peu de mal à ce niveau-là. Il a eu l’air tellement triste… mais il m’a aussi dit qu’il s’en doutait. Il voyait bien comment j’évitais de parler de sentiments avec lui. Je lui ai dis que je l’aimais beaucoup, que j’adorais passer du temps avec lui, mais… que je sentais bien que ce n’était que de l’amitié. Il a hoché la tête et a dit qu’il lui faudrait du temps pour s’en remettre. Sous-entendu qu’on ne passerait plus autant de temps ensemble… voire pas du tout.

C’est ça qui me rend triste, mais je pense que c’est inévitable. Et si ça peut l’aider à faire le deuil de notre relation, alors d’accord. Je ne mens pas quand je dis que je l’aime beaucoup, et je veux qu’il soit heureux. Ah et… j’ai aussi peur que ça endommage ma relation avec Sonia. C’est ma meilleure-amie, mais c’est aussi sa sœur jumelle, et je viens un peu de lui briser le cœur, il serait logique qu’elle m’en veuille aussi…

C’est joli la neige, non ?


« Eh, Lana ! »


Je tourne la tête et vois Albae qui s’avance vers moi.


« On t’attend dans la salle à manger ! »

Hein ? Euh… Ok… Je me dirige donc vers ladite pièce et qu’elle n’est pas ma surprise lorsque j’y vois… Sonia, justement. Et en plus, elle n’a pas l’air énervée du tout…


« S-Salut, Sonia.

— Aah, Lana ! Bon, raconte, comment tu te sens ?

— C-Comment ça, comment je me sens ?

— Bah ouais, une rupture c’est pas facile.

— M-Mais… T’es au courant que c’est moi qui ait mis fin à la relation ?

— Oui, je sais, Eliott m’a dit. Mais ça veut pas dire que c’est facile pour toi, j’te connais un peu quand même… ! »

Je suis stupéfaite, ça, on peut le dire. Je m’attendais pas à ça. Même si j’avais bon espoir qu’elle ne m’en veuille pas indéfiniment, je pensais que j’aurai quand même le droit à une petite remontrance de sa part… !


« Attends, c’est pas plutôt Eliott que tu devrais consoler ? Moi ça va aller, ça fait un moment que j’y pense. Je suis triste parce qu’on ne va plus trop se voir, évidemment, mais je pense que je suis en bien meilleur état que lui ! »

« Boarf… C’est un peu sa faute de s’être fait des films, aussi. Depuis le début je lui dis que t’as sûrement pas les mêmes sentiments que lui à son égard, et il m’écoute pas, j’peux pas tellement faire plus ! … Bon, et plus sérieusement, je pense qu’il a aussi besoin d’être un peu seul, pour réfléchir. »

« Mais–

— Pas de ‘mais’ ! Si j’ai envie d’être là pour ma meilleure-amie, je peux, non ? »


Je suis indubitablement très touchée par ce qu’elle me dit. Je finis par abandonné et lui faire un gros câlin.


« T’es vraiment une super copine, merci.

— Je sais, je sais… !

— Mais fais-moi plaisir, sois là pour lui aussi, ok ?

— Tch, évidemment. J’le laisse pleurer un peu dans son coin, et après j’irai lui botter les fesses pour qu’il se reprenne en main. »

Je ris et la lâche. Elle est un peu brusque des fois, mais c’est ce qui fait son charme ! Elle est restée un peu et on a discuté de tout et de rien, et c’est quand elle est partie que je me suis rendue compte qu’en fait, j’en avais bien besoin. Bon… Le point positif dans tout ça, c’est que maintenant, je vais pouvoir lui parler ouvertement de mes problèmes de cœur sans avoir peur de sa réaction, puisque son frère ne sera plus impliqué !



Inutile de préciser que s’il y en a un qui a été heureux de la situation, c’est papa. Ça ne veut pas dire qu’il n’a pas eu d’empathie, il m’a même plutôt réconfortée, mais il se trompe s’il pense que je ne vois pas que depuis, il a l’air beaucoup moins tendu. Rahlala… Son côté très protecteur va le faire mourir jeune (enfin… plus jeune que la normale, j’entends… héhé), et j’aimerai pas trop… !


Je lui ai rappelé que j’étais majeure dans très peu de temps, et que j’avais décidé d’aller en boîte avec Sonia pour l’occasion.


« Eh, c’est pas tous les jours que j’aurai dix-huit ans, alors je compte bien en profiter pour faire la fête ! »

« Quoi ?! Mais tu es trop jeune pour aller en boîte, Sélana !

— Mais non… On ira le soir de mon anniversaire… Je serais officiellement adulte !

— D’accord, mais quand même… ! C’est pas un peu tôt… ? »

Je lève les yeux au ciel mais garde mon sourire. Il ne s’arrange pas avec l’âge, ça, c’est sûr… !


« T’inquiète pas ! Je suis pas quelqu’un d’irresponsable, je boirais pas trop d’alcool. On y va surtout pour danser, tu sais.

— Bon… D’accord… Mais tu feras attention, hein ?

— Mais oui, roh ! Arrête un peu ! »

Il me lance un regard, l’air de dire « ça suffit les taquineries, jeune fille ! » mais ne dit rien. Il sait que j’ai raison. J’ai jamais fais de grosse bêtise ni rien, il a pas à s’en faire !



Mais avant de penser à mon anniversaire, j’ai autre chose pour me préoccuper… Ce sont les présélections pour faire partie de l’équipe régionale de football. Je stresse, mais vous savez pas à quel point ! Vous imaginez, moi, avoir une carrière professionnelle dans le sport ? Un truc de malade ! Mais en même temps ça serait tellement cool !!


Et c’est… aujourd’hui. J’ai une dispense de cours exceptionnelle de la part de mon entraîneur pour me permettre d’y aller. Papa et maman ont aussi dû la signer, mais ça n’a pas été difficile, ils me soutiennent à 200% ! J’ai beaucoup de chance.


Il ne fait pas beau ni chaud aujourd’hui, donc les conditions ne sont pas idéales, mais je vais quand même donner le meilleur de moi-même !!



Eh bah devinez quoi ?! Ils me prennent à l’essai dès que j’ai fini le lycée !! Ils ont été super impressionnés par ma manière de manier le ballon, apparemment j’ai un jeu très fluide et je ne méprise pas le travail d’équipe, contrairement à plusieurs candidats qui voulaient tellement montrer qu’ils étaient bons avec le ballon qu’ils en oubliaient les autres joueurs… Alors que bon, c’est un sport collectif, quand même ! Je suis tellement contente ! J’ai hâte de l’annoncer à tout le monde !

Ça me fait un truc de plus à fêter, en plus de mon anniversaire qui arrive !

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