Chapitre 61

Une nuit, alors que nous dormons tous paisiblement (du moins, c’est ce que je croyais), nous entendons un bruit dans la chambre de Sélana. Alarmés, nous nous levons en quatrième vitesse, et quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous découvrons notre fille, en dehors de son berceau, en train de faire des caresses à Kallen ?!

Elle nous fait cependant vite savoir qu’elle a faim, alors Aya l’emmène dans la cuisine pour lui donner à manger. Et elle fait déjà la coquine sur sa chaise haute…

Je remarque qu’elle a les yeux de sa maman, et ça ne peut que me ravir. J’ai toujours trouvé qu’elle avait des yeux d’une couleur resplendissante… Mais je ne peux pas profiter longtemps. Je suis fatigué, et je travaille le lendemain, donc je retourne me coucher, laissant Sélana sous le regard bienveillant de sa maman.

En me levant le lendemain matin, j’ai eu la surprise de voir que Sélana trouve, apparemment, la nourriture un peu trop amusante…

Mais je remarque vite que quelque chose cloche. D’habitude, Kallen vient nous faire la fête quand on descend. Et là, il n’est pas là. Intrigué, et après un dernier coup d’éponge sur la chaise haute, je fais le tour de la maison en l’appelant, mais je ne le trouve pas. Je regarde dans la piscine, pas de chien. Dans le jardin… toujours pas de Kallen. Et devant la maison, rien… Kallen… Où es-tu ?

•

Aya s’est levée aussi et on a cherché partout ensemble, mais aucun signe de lui. On doit se rendre à l’évidence… il est parti. Aya est dévastée.

« Kallen… Pourquoi… ? Qu’est-ce que j’ai fais pour que tu te sentes délaissé… ? »

Je me demande si la poussée de croissance de notre fille n’y est pas pour quelque chose. Elle est mignonne mais un peu turbulente, ça l’a peut-être déstabilisé… Mon pauvre chien… Nous nous sommes dépêchés de poster une annonce sur internet afin de pouvoir le retrouver, mais il ne nous reste qu’à attendre, maintenant…

Sélana s’en rend compte très vite aussi malgré son jeune âge. Elle s’est attachée à Kallen, elle sentait sa présence régulièrement dans son berceau, et là, elle avait enfin pu le caresser pour la première fois… Je l’ai vu enlacer avec force sa peluche géante en forme de chien en pleurant... ça m’a brisé le cœur.

« Ka’eeeen… »

Je m’empresse d’aller la serrer dans mes bras.

« Ne t’inquiète pas, ma puce, il va revenir, je te le promets… »

Je n’en sais rien, mais là, j’ai juste envie de consoler ma petite princesse, pour qu’elle ne soit plus triste.

La semaine qui suit est compliquée. On a du mal à endormir Sélana qui réclame Kallen. Elle tombe toujours de sommeil à la fin, mais ça nous rend triste, tous les deux.

Et là, un matin, on est réveillé par des aboiements. Aya se lève précipitamment, l’espoir de voir son chien revenir la submergeant très probablement. Elle descend quatre à quatre les escaliers et je la suis tant bien que mal.

Et surprise…

« Kalleeeen !! Oooh vilain chien, tu m’as fais une peur bleue !! Ouh, et tu es tout sale… Roh tu m’as manqué, idiot… »

« Ne me fais plus jamais ça, d’accord ? »

Et si j’en crois l’aboiement joyeux de Kallen, il le promet.

Je baille et retourne me coucher, soulagé, laissant ma compagne profiter pleinement des retrouvailles avec son ami à quatre pattes.

Le lendemain matin, pendant le bain…

« Il y a une surprise pour toi en bas !

— Abbuh ? »

J’ai hâte de voir sa petite frimousse s’émerveiller quand elle va voir Kallen !

Je finis de la laver et la prend dans mes bras pour la faire descendre au salon. Je la pose sur le sol et…

« Ka’eeeeen ! »

Elle sautille partout et ensuite le prend dans ses bras. Comme ils sont mignons…

J’avais peur que Kallen soit un peu effrayé, mais finalement, ce n’était pas ça, la raison de son départ, si j’en crois l’expression heureuse de notre gros toutou. Et dire que je ne pensais pas qu’un chien pouvait avoir l’air heureux ! Eh bien si, la preuve…

Et ils rient, tous les deux, maintenant… !

J’ai peut-être de la fièvre… Un chien, ça ne rit pas… Bon… Je vais aller… m’occuper de ma fusée… Oui, je vais faire ça…

• BONUS •