Étrangement, alors que je devais partir au travail juste après, je n’y pensais que très peu. Il n’y avait qu’Edward dans ma tête. Mais j’allais très vite être ramenée à la réalité…
« BERRY ! »
Oups. Victoria me fait signe de venir dans son bureau. Elle n’a pas l’air très content…
« Ok, je n’ai qu’une chose à dire. Vous lui faites du mal, je vous fais vivre un enfer, et vous pouvez dire adieu à tout espoir de promotion. C’est clair ? »
Aïe. Ça pique, comme menace. Mais venant de la personne qui lui a donné mon adresse, c’est gonflé, quand même… Nous nous sommes assises, elle à son bureau et moi à côté.
« Pourquoi lui avez-vous donné mes coordonnés, alors, si vous ne vouliez pas que je le fréquente ?
– Premièrement, je n’ai jamais dis que je ne voulais pas que vous le fréquentiez. Juste que si vous lui faites du mal, ça va mal se passer pour vous. Deuxièmement, il vous a trouvé tout seul, comme un grand, parce que justement, je ne voulais lui divulguer aucune information sur vous.
— C’est… C’est gentil… »
« Donc, j’espère que j’ai été claire…
— Oui, mais… Vous savez… Il n’y a rien de sérieux, pour l’instant… On s’amuse, c’est tout… »
Cette phrase n’a pas eu l’air de lui plaire.
« Écoutez, Edward s’attache très vite, même s’il le niera si vous lui demandez. C’est moi qui ait du recoller les morceaux à chaque fois qu’il s’est vu passer sa vie avec une fille qui finissait toujours par le larguer. »
Elle se lève et passe devant moi.
« Si vous lui faites miroiter des choses qui n’arriveront jamais, je m’occuperai de vous à votre tour. »
A mon tour ? … Mais qu’est-ce qu’elle a fait aux ex-petites-amis d’Edward, exactement… ?! Un frisson me parcourt l’échine. Que ce soit du bluff ou pas, cette fille est réellement effrayante…
•
J’ai passé une sale journée au travail… Dès que j’étais dans la même pièce que Victoria, j’étais tendue. Et elle n’était pas beaucoup mieux, j’avais l’impression qu’elle essayait de me tuer juste avec ses yeux…
Heureusement, j’ai pu travailler avec Pirus, et ça, c’était cool.
Mais à la fin de la journée, une conclusion s’est imposée à moi… Il fallait que je parle à Edward.
•
Quand je suis rentrée, j’ai mangé un morceau et j’ai immédiatement tapé son numéro.
« Allô, Edward ? Oui, il faudrait qu’on parle de quelque chose, si tu pouvais venir…
— […]
— D’accord, je t’attends. »
Il n’a pas mis longtemps à arriver. En fait, il habite peut-être pas loin, c’est pour ça qu’il m’a trouvée facilement…
Mais il faisait une tête d’enterrement.
« Bah alors, qu’est-ce qui t’arrives ?
— T’es fâchée, non… ? »
« Fâchée de quoi ?
— Victoria a piqué une crise quand je suis rentrée ce matin, je savais qu’elle allait t’en faire voir de toutes les couleurs aujourd’hui, même si je lui ai dis de rien faire…
— Ah… »
Bon, au moins il connaît sa sœur, c’est le moins qu’on puisse dire… Je décide de lui raconter ce qu’elle m’a dit.
« C’est pas vrai, elle a pas dis ça ?
— Si… »
Je l’ai invité à entrer pour qu’on puisse discuter plus tranquillement.
« J’en ai marre, on a 25 ans, bon sang, et elle me traite encore comme l’adolescent facilement corruptible que j’étais en effet…
— C’est normal, c’est une grande sœur.
— Jumelle.
— Oui, enfin, pour elle, c’est tout comme, d’après ce que j’ai compris. »
Il soupire. Quelque chose me turlupine encore, cela dit…
« Mais, Edward… Elle a laissé sous-entendre qu’elle l’avait fait payer à tes anciennes petites-amies… C’est vrai ?
— Hahaha, elle t’a dis ça ? Bon, ce qui s’est passé, c’est que j’ai traîné avec des gens, dont des filles, pas très fréquentables à un moment donné. Et Vic, elle, était membre du club de boxe, et elle était plutôt douée. Alors il se trouve que quelques-unes des filles avec qui je suis sorti ont eu le nez cassé, mais elle avait vraiment des problèmes de la gestion de la colère à l’époque. On venait de perdre nos parents, tout ça… Jamais elle ne ferait ça aujourd’hui, elle a juste voulu te faire peur. »
Ça explique pas mal de choses, dont son caractère de cochon…
« D’accord…
— Elle a beaucoup de prestance, et elle en joue énormément. Ne te laisse pas berner, c’est un conseil que je te donne. Si tu lui tiens tête, paradoxalement, elle t’appréciera davantage, je crois. »
Elle est compliquée, cette fille…
« Et toi, tu fréquentes toujours des gens louches ?
— Eh ! Pas du tout ! Ouais, je sais, à cause du décès soudain de nos parents, on a un peu fais des bêtises… Elle se battait, moi je m’accrochais aux gens qui me donnaient de l’affection en dehors du cadre familial, même si elle était factice… Mais on a grandi, on a mûri, on a fait des études, maintenant tout va bien, je t’assure ! Mon intérêt pour toi est parfaitement sain ! »
Je ne peux m’empêcher de rire. Me voilà rassurée. Je décide de me blottir contre lui, et de profiter de cette soirée pour continuer sur notre lancée et nous découvrir un peu plus.
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