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Chapitre 47

Photo du rédacteur: ongatheringsimsongatheringsims

Cela fait aujourd’hui plusieurs semaines que nous sommes allés visiter l’église de Magnolia, et nous sommes bien avancé dans l’été. Le temps est chaud et sec à Oasis Springs, et c’en est presque étouffant par moment. Mais on l’aime, ce temps, on le connait depuis si longtemps.


Mais aujourd’hui, c’est surtout l’anniversaire de mon fils. C’est un grand garçon… Déjà 15 ans. Je ne m’en remets pas… Je suis heureux, et en même temps cela me renvoie également à mon âge de plus en plus avancé… ! Mais je n’ai pas à me plaindre, je suis plutôt bien conservé.


Aurèle a accepté un peu à contre cœur d’inviter de la famille pour fêter ça, mais je pense que malgré tout il est content de voir sa mère.

« Joyeux anniversaire mon poussin !

— Maman, arrête de m’appeler comme ça, je suis grand, maintenant…

— Oui, mais tu restes mon poussin ! »


Il a ensuite abandonné l’idée de la contredire. Il a également fait l’idiot avec son cousin, et ça me rassure de voir qu’il est à l’aise avec un autre enfant.

Et puis finalement, Aurèle s’avance vers le gâteau et souffle ses bougies, alors que je suis en pleine explication avec Gaëlle pour lui dire que j’ai bien failli rater le gâteau en mettant le glaçage alors qu’il était encore chaud.


Et voilà, mon petit bonhomme est maintenant un grand bonhomme ! Je me lève tout de suite de ma chaise pour aller l’enlacer.


« Joyeux anniversaire, mon garçon.

— Merci papa. »

« Que tu es grand ! Tu ne me dépasses pas, hein ! Interdit !

— Hahaha, arrête ton char, on s’en fiche si j’te dépasse ! J’ai 15 ans ! Enfin ! Je vais au lycée à la rentrée prochaine !

— C’est vrai, tu dois avoir hâte.

— Oui ! Je vais apprendre plein de nouvelles choses ! Comme par exemple… comment construire une fusée !

— Ah, pour ça, mon fils, je pense que toi et ton cerveau beaucoup trop développé pour ton âge vont devoir se débrouiller seuls. »

Cette annonce n’a pas l’air de le contrarier en quoi que ce soit.


« Enfin, pour commencer, il me faut un espace où je pourrais la construire, et des matériaux de base… »


Je sens son regard insistant sur moi. Je soupire et l’invite à me suivre dans le jardin. D’abord sans réaction, il se place juste devant la petite nouveauté.

Puis, il se tourne vers moi, tout excité.


« Papa !! C’est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire !! Comment t’as su ?!

— Eh bien… Disons que ton intérêt pour Sixam et l’espace m’ont mis la puce à l’oreille… Et puis, je t’ai déjà entendu en parler. Donc voilà. C’est de notre part à tous les trois, ta mère, Tetsu et moi. Et on a mis les moyens, on t’a dégoté les meilleurs outils de la galaxie, tu peux me croire !

— C’est trop bien !! »


Sur ce, il rentre dans la maison pour aller enlacer et remercier sa mère. Je pense qu’on a tapé dans le mille. Tetsu aura aussi probablement le droit à son câlin en rentrant du travail.


Aurèle est heureux, et c’est tout ce qui compte !


Et le moins qu’on puisse dire, c’est que notre investissement s’est vite rentabilisé… Voilà deux semaines que j’ai l’impression qu’il ne fait que travailler sur sa fusée ! Et le pire, c’est qu’il avance vite !

A ce rythme-là, il ira sur Sixam avant que j’ai eu le temps de dire « ouf ». Mais demain, il y a un évènement qui va peut-être le ralentir un petit peu…


« Pas trop stressé par la rentrée ? lui demandé-je alors qu’il a daigné se détacher de son engin spatial… pour prendre de l’avance sur ses devoirs. »

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression d’avoir déjà ma réponse…


« Mais non, papa, pourquoi le serais-je ?

— Je ne sais pas, tu vas… découvrir un nouvel établissement, rencontrer de nouvelles personnes…

— Tu sais bien que je me fiche des gens. Et découvrir un nouvel endroit, ça a quelque chose de fascinant, non ? »

Ce n’est pas faux. Mais quand même !

« Bon, si tu n’es pas stressé, ça me va parfaitement, je n’aimerai pas que tu te rendes malade pour une rentrée…

— Tu t’inquiètes toujours trop ! »


Vraiment ? Pourtant, quand j’ai aperçu sa tête en descendant du bus devant la maison le lendemain après-midi, je me suis demandé si c’était vrai, que je m’inquiétais toujours trop…

Je l’ai laissé rentrer dans la maison, espérant qu’il me parle de ce qui n’allait pas, mais il s’est posté devant la télévision. Étrange, d’habitude il fait ses devoirs directement… Enfin, cela dit, il n’a pas l’air spécialement concentré sur ce qu’il regarde.

Je décide donc d’aller le voir de moi-même.


« Tout va bien Aurèle ? »

Il se tourne vers moi et tente vaguement de sourire. Bien essayé, jeune homme, mais ça ne prend pas.


« Tu peux tout me dire, tu sais.

— Ce… C’est rien, c’est débile…

— Si ça te met dans cet état, c’est que ce n’est pas débile, au contraire. »


En effet, son visage a affiché une expression plus triste. Une vague de colère monte en moi. Si les coupables de cette expression sont clairement identifiables, ça va mal aller pour eux…

« Tu sais, je te l’ai jamais dis, mais… A la fin du collège, les gens… enfin, les autres élèves... ils ont commencé à me regarder de travers. Pourtant, rien n’avait changé. Enfin, c’était ce que je me disais. Et en fait, j’ai compris pourquoi aujourd’hui.

— Que s’est-il passé… ? »


Ma colère laisse place peu à peu à l’inquiétude.


« Je… Bah… T’as bien vu, j’ai pris du poids, depuis quelques temps, et… Tu sais, comme je suis ton fils, j’ai l’impression qu’ils veulent que je sois parfait, alors… comme je… je corresponds pas à l’image qu’ils se font du fils du Leader National, et bah… ils ont pas été super sympas, aujourd’hui… Je m’en fiche, normalement, du regard des gens, et tout, mais… je sais pas… ça m’a fait mal… »


Mon inquiétude disparaît aussi vite qu’elle est venue et j’explose. Ça faisait longtemps…


« Pardon ?! Mais qu’est-ce que ça peut leur faire, bon sang ?! Et je suppose que les profs n’ont rien fait ?! Ils vont m’entendre bordel !!

— Papa, c’est bon, calme-toi… »

« Que je me calme ?! Mais, Aurèle… !

— Arrête ! Je veux pas que tu t’en mêles. Ça va probablement déjà être compliqué, mais alors si en plus tu interfères, ça va être pire.

— Mais…

— C’est bon… Et puis, ils ont pas tort, finalement…

— Que… »


Je respire un grand coup pour me calmer et regarde mon fils dans les yeux.


« Écoute-moi. Peu importe ton physique, les gens n’ont pas à te juger sur ça. C’est de la discrimination pure et simple. Il y a des gens minces, des gens gros, des gens entre les deux… Il y a de toutes les morphologies, et aucune n’est « moche » ou mérite d’être critiquée. Tu es un jeune homme un peu costaud, et alors ? Tu es très bien comme ça. Je ne veux pas que tu te mettes à complexer sur quelque chose qui ne t’a jamais dérangé uniquement parce que les autres élèves sont stupides au point de discriminer sur des choses sans importance. Tu comprends ? Ne te laisse pas atteindre, ils sont bêtes. Tu es un jeune homme brillant, avec beaucoup de qualités et probablement un avenir radieux devant toi… Concentre-toi sur ça, c’est le plus important. »

Il finit par m’observer en souriant. Est-ce que mon petit speech fait son effet ?

« Merci papa. Ça me fait du bien ce que tu me dis.

— C’est normal, mon chéri. Tu ne devrais pas avoir à vivre quelque chose comme ça, toi, ni personne d’autres en surpoids ou avec un autre trait distinctif que les gens qualifient de « bizarre » ou « anormal ». D’accord ?

— D’accord. »


• BONUS •



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