Je sais que je ne devrais pas être jalouse comme ça… Mais j’y peux rien ! Cette fille a tout ce que j’ai toujours rêvé d’avoir… Elle doit avoir une vie parfaite !
Je me suis couchée tôt, ce soir-là. Et je vous interdis de dire que je suis une gamine insatisfaite !
Le lendemain, il fait très lourd. Les nuages n’ont pas quitté le ciel depuis la veille, et la chaleur est montée d’un cran. En gros, pas de quoi me remonter le moral. En revanche, j’avais de bonnes nouvelles du Conseil de Géologie dans la boîte aux lettres, et ça, ça m’a redonné le sourire !
Grâce à mon assiduité, j’ai découvert trois nouveaux éléments, et ils m’en félicitent. Super ! Je ne dois pas me laisser abattre… Moi aussi, j’aurai une famille heureuse, un jour… ! Et surtout, je vais surpasser Victoria… coûte que coûte !
Requinquée, je rentre et me mets devant mon échiquier. Ben oui, ça passe par là… Et alors que je m’apprête à me mettre moi-même en échec, on toque à la porte.
Intriguée, car n’attendant pas de visite, je me lève et vais ouvrir. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai reconnu le petit-ami de Victoria !
« Oh, bonjour.
— Bonjour Solange ! J’espère que je ne vous dérange pas !
— N-Non, du tout… Mais… Que… Que me vaut votre visite ? »
Il rougit. Pourquoi ?
« Ok, ça va vous semblez bizarre, mais… je suis tombé sous votre charme quand on vous a croisé hier, avec Vic’. »
Quoi ? Mon charme ? Mais de quoi il parle ? Il a une copine, non ? Pourquoi il vient me voir ?
« Attendez… Je ne suis pas bien sûr de comprendre… Vous êtes bien le petit-copain de Victoria, non ? »
Et à mes mots, il éclate de rire. Qu’est-ce que j’ai dis ? Je vais m’asseoir au bar, et le regarde, intriguée.
« Excellent, Solange ! Je ne vous imaginais pas si drôle !
— Pourquoi riez-vous ?
— Ah, vous êtes sérieuse ?! »
Il se moque de moi ?
« Pardon, c’est vrai qu’en y repensant, la situation pouvait prêter à confusion. Victoria est ma sœur jumelle. »
J’ai l’impression qu’une énorme enclume me tombe sur la tête. Quelle idiote !
« Je… Je suis désolée… Je pensais vraiment…
— Aucune inquiétude à avoir ! Vous n’en êtes que plus charmante à mes yeux ! »
Quel charmeur… Je décide de rentrer dans son jeu. Je me lève, et il me suit.
« Vous avez confiance en vos capacités de séduction, je vois…
— Je ne devrais pas, belle Solange ? »
« Vous n’aimez pas ce que vous voyez ? »
Bon, ok, il est parfaitement conscient de l’effet qu’il me fait.
Je ne réponds rien. Enfin, pas avec des mots.
« Je vois… J’ai très envie d’apprendre à vous connaître, Mlle Berry, mais là, tout de suite, c’est autre chose qui me vient en tête… Vous êtes partante ? »
Mlle Berry… Étrangement, quand c’est lui qui le dit, l’effet n’est pas le même que quand c’est sa sœur…
« Avec plaisir, M. O’Riley… »
Il est parti le lendemain, au petit matin, en me laissant un souvenir… extraordinaire. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été intime avec quelqu’un, et je ne m’étais pas rendu compte que ça me manquait à ce point. Je parle bien sûr du contact émotionnel rapproché, pas de l’acte en lui-même, même si c’était très sympathique, il faut l’avouer.
Je sens encore l’emprunte du baiser brûlant qu’il a donné à ma joue juste avant de filer.
Peut-être qu’il pourra devenir plus qu’un copain de couette, qui sait ?
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