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Chapitre 32

Photo du rédacteur: ongatheringsimsongatheringsims

Les semaines passent… Kalpita a emménagé avec moi, et son ventre grossit de plus en plus, nous rappelant constamment notre manque de prudence. Cependant, j’ai l’impression qu’elle le vit mieux que moi…


Maman m’a passé un savon au téléphone quand je l’ai appelée pour le lui annoncer il y a quelques temps, me disant qu’elle m’avait prévenu, et que j’avais de la chance de ne pas en avoir avec la moitié de la ville, des gamins… Merci, maman… Mais après ça, elle s’est calmée, et maintenant, elle vient nous voir régulièrement, pour prendre des nouvelles de Kalpita et du développement du bébé.

Kal’, elle, a souvent des nausées, mais apparemment, c’est bon signe. D’après maman, ça veut dire que l’enfant se développe bien. Bon… C’est déjà ça.

Elle commence à avoir mal au dos, aussi. Ce bébé est notre erreur à tous les deux, mais c’est elle qui en vit les conséquences directes, pour l’instant. Alors j’essaie de la soulager, comme je peux.

Dès que je fais le décompte dans ma tête du nombre de mois qu’il reste avant le terme, j’ai une sensation douloureuse dans la poitrine. Je ne suis absolument pas prêt à vivre ça, et me voilà obligé… J’ai vraiment peur de la façon dont ça va se passer.


On essaie de faire comme si de rien était, pour l’instant. Je dirais même que les hormones rendent Kalpita assez souvent… fougueuse. Et ce n’est pas pour me déplaire !

J’ai l’impression que plus le temps passe, plus elle rayonne. Et un jour, alors que maman est de passage, j’ai la confirmation.


« Eh bah dites donc, ça pousse là-dedans !

— Mamaaan, laisse-la tranquille, tu veux… ! »

« Laisse, Gaby. Oui, Mme Berry, et je dois avouer que maintenant, j’ai hâte de le rencontrer, ce petit bout de chou.

— Ah, tu m’en vois ravie ! Tu sais si c’est une fille ou un garçon ?

— Le médecin a proposé de me dire, mais j’ai dis non, je préfère garder la surprise… ! »


Elle a dit ça avec un grand sourire. Elle a finalement l’air heureuse de l’avoir, cet enfant… et à cette constatation, je me sens encore plus mal. Pour moi, rien n’a changé… Je suis un monstre… ?

J’entends maman lui parler chambre de bébé. C’est vrai qu’on n’a pas encore pensé à ça… Où on va le mettre… ? Dans notre chambre, au début, probablement… Mais après ? Couper le salon ? Faire construire un étage ? Ça ne va pas être de tout repos…


Pour couper court à cette conversation gênante, j’ai proposé qu’on regarde un film tous ensemble. Un film sur l’espace… de quoi occuper ma scientifique de mère ! Enfin, c’est ce que je croyais… !


« Nan mais attendez… Les aliens, ils ne ressemblent pas à ça… Et puis c’est quoi, cette fusée irréaliste ? Je suis pourtant pas une experte, mais je suis sûre qu’elle ne devrait pas pouvoir voler sans un turbopropulseur à ondes éléctroma–

— Oui maman, on a compris, mais c’est du cinéma, tu sais…

— D’accord, mais c’est pas une raison pour ne pas se renseigner un minimum ! »

Kalpita et moi échangeons un regard et nous retenons un rire. Décidément, elle ne changera jamais… !



Le « grand » jour est arrivé.

L’arrivée de ce bébé m’est difficile, mais finalement, je ne sais pas si l’attente n’était pas pire… Toujours est-il que j’ai dû emmener Kalpita en urgence à l’hôpital, un samedi d’août. La pauvre poussait des hurlements atroces à cause des contractions… Autant vous dire que je n’étais pas rassuré, même si apparemment c’était « normal ». C’est vraiment normal que la mère souffre autant ?

« Kal’, ça va ?! lui demandé-je une fois devant le bureau d’accueil. »


Elle faisait une drôle de tête.


« Ça ira mieux quand j’aurai plus rien dans le ventre… »

Et après un temps incroyablement long, nous sommes devenus parents. Et alors que ça semble rendre Kalpita particulièrement heureuse…

… moi je ne ressens rien. Rien, à part une sensation d’échec, accompagnée d’une parole qui résonne sans cesse dans ma tête : « tu n’as pas réussi à garder le contrôle sur ta vie ».



Quand nous sommes rentrés, j’ai regardé un instant Kalpita prendre en main son rôle de mère. Je n’ai pas réussi à faire la même chose. Pour tout vous dire, je n’ai pas dépassé le seuil de la porte de notre chambre depuis qu’Aurèle y a été installé.


On dirait que c’est instinctif, chez elle. Je vois bien qu’elle n’est pas rassurée non plus, mais je sais qu’elle l’aime, ce nouveau-né. Je ne suis pas sûr de pouvoir en dire autant. Et je me déteste pour ça.



Je n’ai pas nommé la G1 et la G2 en rapport avec leurs couleurs respectives, mais j’ai décidé de m’y mettre, parce que j’adore l’onomastique ! Donc Aurèle vient du latin aureus, qui signifie « d’or, doré ».

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