J’ai suivi les conseils de ma mère, et ma nouvelle motivation. En ce moment, je vois beaucoup Kalpita à l’extérieur du travail. J’essaie de la courtiser comme il se doit… et ce n’est pas évidant ! Elle ne se laisse pas trop aller, à ce niveau-là… mais je ne perds pas espoir ! Même si ça fait maintenant plusieurs mois que j’essaie…
« Tiens, c’est pour toi.
— Oh, Gaby ! Merci, elle est magnifique ! »
« Rien n’est trop beau pour toi…
— Gabriel… »
J’ai senti qu’elle voulait dire quelque chose. Alors je l’ai encouragée.
« Oui ? Un problème ?
— Eh bien… Écoute, tu me plais beaucoup, mais… comment dire ça… je…
— Tu te demandes si je m’amuse juste ou si c’est plus sérieux ?
— Oui, voilà… »
Je l’emmène pour nous assoir un peu à l’écart du bar (et donc de la foule), puis prends une grande inspiration et lui réponds :
« En fait, tu es bien plus qu’une passade. Tous les autres, ils ne m’intéressaient que physiquement. Si on pouvait discuter un peu c’était un plus, mais ce n’était pas le plus important. Toi, c’est autre chose. C’est d’abord ton caractère qui m’a séduit. Le fait que tu sois, en plus de cela, une très jolie femme, n’est que la cerise sur le gâteau, si l’on veut. Alors pour te répondre, je dirais que c’est sérieux, et que j’aimerai entamer quelque chose de durable avec toi, si toutefois tu es d’accord, bien sûr. »
Je vois le rouge lui monter aux joues.
« Moi, j’ai réussi à faire tomber le grand Gabriel Berry ?
— Il faut croire que oui, très chère. »
Et sans un mot de plus, elle m’a embrassé.
C’est vraiment une chouette fille, je pense que je peux essayer d’être heureux, avec elle…
•
Elle vient maintenant régulièrement à la maison, quelques fois le soir en semaine, et le week-end. C’est plutôt sportif, entre nous, d’ailleurs…
Enfin bref, tout ça pour dire que j’ai l’impression qu’elle vit là alors que ce n’est pas le cas. J’ai beau m’être fait à l’idée que je pourrais être heureux avec une seule et même personne qui n’est pas… bref, je ne suis pas encore prêt à vivre avec elle. On vit comme ça, un peu au jour le jour, et c’est pas plus mal… !
Je me suis présenté aux élections de la nouvelle chambre du conseil… et devinez quoi ? J’ai eu un siège ! Les médias continuent de dire que je suis ‘instable’, mais apparemment ce n’est pas l’avis de tout le monde… ! Enfin, cela dit, comme je ne m’affiche plus qu’avec Kalpita depuis des mois, ça doit jouer…
Je m’empresse de poster un message sur ma page pour remercier les gens de leur soutien. Je partage également quelques liens pour faire des dons à certaines œuvres caritatives, et un nouvel article de notre magazine en ligne.
Les réactions sont immédiates, tout le monde me félicite… Je vais peut-être réussir à faire quelque chose de ce pays, finalement ! Ma vie est au beau fixe !
« T’as vu ça, Raph’ ? La classe, non ?
— Ouais, je savais que tu pouvais le faire ! Bravo frangin ! »
J’ai discuté de longues minutes avec lui avant d’entendre soudainement qu’on toquait à ma porte. J’ai coupé court à la conversation avec un dernier au revoir et je me suis dirigé vers l’entrée. Surprise, il s’agissait de Kalpita.
« Tiens, salut Kalpita ! Je ne m’attendais pas à te voir, tu ne devais pas aller voir tes parents à Brindleton Bay aujourd’hui ?
— Si, mais… finalement, changement de plan.
— Ah bon ? Rien de grave j’espère ? »
Elle se tait. Elle a l’air d’être stressée par quelque chose… Puis elle prend une profonde inspiration.
« Je… Je sais que tu m’as dis que tu me considérais comme une relation sérieuse, mais… je pense quand même qu’on a manqué de vigilance.
— De vigilance ? Pourquoi ? Pour l’image ? Il s’est passé un truc ?
— Non, non, il ne s’agit pas de ça… Euh… »
Je hausse un sourcil. Qu’est-ce qu’elle peut bien avoir à me dire de…
« Je suis enceinte. »
J’ai soudainement l’impression que mon cerveau se met en pause, avant de repartir de plus belle.
« Pardon ?! »
« Je sais, c’est super nul, on n’a même pas eu le temps de parler de vivre ensemble qu’on va déjà se retrouver avec un môme sur les bras… Pardon…
— C’est pas possible… C’est pas possible… !
— On va gérer, t’inquiète pas…
— M-Mais je n’ai jamais imaginé avoir des enfants un jour ! »
Je me voyais plutôt comme l’oncle qui gâterait ses neveux et nièces parce qu’il n’a pas de gamin à lui, pour tout vous dire… Et ça m’allait très bien, comme avenir !
« Mais moi non plus ! Enfin, si, peut-être plus tard, mais pas maintenant ! Sauf que c’est fait, donc il va falloir s’en occuper, on va pas l’abandonner, non plus… ! »
« N-Non, mais…
— Tu ne vas pas me laisser l’élever toute seule, quand même ?
— Quoi ?! Mais pour qui tu me prends ? T’es folle ?
— Pardon… J’avoue que j’ai eu peur de ça, mais c’est vrai que tu es trop gentil pour ça… »
Comment on va faire… ? Je me frotte le visage pour essayer de reprendre mes esprits.
Je lève les yeux vers Kalpita qui a l’air aussi stressée que moi. C’est pas bon qu’elle soit dans cet état pour… pour le bébé, j’imagine…
« Bon… Déjà, tu vas venir vivre ici… C’est le minimum…
— D’accord… Et après… ?
— Après… on avisera. »
Elle est repartie pour faire ses cartons, et moi je suis rentré, une énorme boule dans le ventre… J’ai quand même réussi à manger quelque chose. Puis, comme une évidence, j’ai décroché mon téléphone, et composé un numéro.
« Allô, maman ? Non, ça va pas trop, il faut que je te parle… »
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