La suite de la semaine passe tranquillement. J’ai pris la décision d’approfondir mes recherches dans la classification des éléments, qui n’est pas encore bien connue à ce jour. Il faut bien se démarquer quelque part ! Le conseil de géologie me soutient, et m’envoie des rapports régulièrement.
J’analyse tout ce que je trouve, avec autant d’application que possible. Et mine de rien, ça me prend du temps ! Mes journées de travaillent me paraissent extrêmement courtes.
J’essaie de me mettre définitivement Victoria dans la poche, mais c’est plus compliqué que ce que je pensais.
« Qu’est-ce que vous voulez, Berry ? Vous ne voyez pas que je suis occupée ?
— Oh, pardon, je… je reviendrais vous voir plus tard. »
Elle a mangé du lion, ce matin… Pauvre lion…
Enfin bref. Entre mes recherches et Victoria qui est une fois sympa, une fois froide, ma semaine me donne l’impression de s’être terminée plus vite que prévu. J’ai pu plaisanter un peu avec Thierry, et c’est vrai qu’il est super gentil ! Et drôle, en plus. Le jour et la nuit, lui et sa subordonnée…
« Pourquoi j’ai l’impression qu’elle me déteste un jour sur deux ?
— Ne le prends pas personnellement, elle est comme ça ! C’est sa manière de rappeler que c’est elle la patronne. Enfin, presque-patronne… ! »
Juste pour vous prévenir, je suis en train de travailler sur quelque chose qui sera, je vous le promets, à mourir de rire…
•
Ça y est ! C’est le week-end ! Ne vous méprenez pas, j’adore mon travail, mais quand même, des pauses, de temps en temps, ça ne fait pas de mal… Au petit-déjeuner, je fais un plan dans ma tête pour savoir ce que je vais faire… Je pense que je vais commencer par traîner, parce que ça sert à ça, un week-end, et puis… j’irai courir, vers midi, je pense. Ça fait longtemps.
Par « traîner », j’entendais bien sûr passer ma matinée à troller les gens sur les forums. Ils partent au quart de tour, c’est trop marrant !
Mais bien vite il a été midi, alors avant de manger, j’ai décidé de faire une chose de bien quand même : courir. Cependant, le destin en a décidé autrement, on dirait. Vous vous souvenez quand je vous parlais des pauses importantes au milieu du travail ? Elles n’impliquent donc pas de croiser ses supérieurs à l’extérieur. Sauf que…
« Tiens, patron, qu’est-ce que vous faites là ?
— Il se trouve que moi aussi, j’habite à Oasis Spring, Mlle Berry. »
« D’accord, mais il faut moche, pour une balade au parc, non ?
— Vous par contre, vous n’avez pas peur de la pluie, je présume.
— Je n’ai peur de rien, Victoria !
— Nous verrons bien sur le long terme… »
Elle me cherche ?
« Vic’, tu viens ? »
Je me retourne, et aperçois un homme derrière moi, qui semble être celui qui parle à Victoria.
Joli morceau…
« Ah, bonjour. A qui ai-je l’honneur ?
— Rahala… Edward, je te présente Solange, une des scientifiques qui travaillent pour moi à FuturSim. »
Alors que le nommé Edward s’apprête à répondre, elle le coupe.
« On a une réservation au restaurant, je te rappelle. Il faut qu’on presse le pas.
— Oulala oui, c’est vrai ! Bon, bah, au revoir Solange ! Enchanté d’avoir fait ta connaissance ! »
Et je les ai regardé partir, sans avoir presque rien dit de plus. Attendez, je récapitule. Elle est belle, elle est intelligente, elle est gradée… et elle a un super beau mec ?! Et moi qui croyait que nous vivions dans un monde juste… Je pousse un profond soupir de désespoir et je continue ma course. Vivement que ce week-end se termine, finalement…
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« Dis, Vic’, j’peux te demander un truc ?
— Qu’est-ce qu’il y a ? »
« Ben… Ta copine là… Enfin, ta collègue… Elle est célibataire ou pas ?
— Pff… J’aurai dû m’en douter… »
« Mais quoi ?! Elle est super jolie !
— Tu sais bien que j’aime pas parler de ça.
— Oui, je sais que t’as le cœur comme un glaçon, mais pas moi, et j’ai envie de partager avec ma sœur adorée que j’ai flashé sur sa collègue ! Où est le mal ?
— Le mal, il est que j’ai faim, et j’ai pas spécialement envie de parler boulot pendant ce temps. »
Le rouquin poussa un soupir.
« Ça te ferait pas de mal de te décoincer un peu !
— Qu’est-ce que tu me chantes ? Arrête un peu. »
« Allez… Donne-moi au moins son numéro !
— Et violer sa vie privée ? Bien sûr. Si tu veux la courtiser, tu te débrouilles !
— « Courtiser » … Y’a que toi qui utilise ce genre de vocabulaire, haha ! »
Victoria leva les yeux au ciel. Son frère était incorrigible. Et il ne voulait pas la lâcher de si tôt, apparemment… La serveuse leur apporta leurs plats et leurs verres de vin, et dès qu’elle fût partie, Edward enchaîna :
« Parle-moi d’elle, un peu, steuplé…
— Tu m’saoules. Tu le sais ?
— Oui ! Alors ?
— … Elle est brillante. Elle est gentille, mais taquine. Qu’est-ce que tu veux que je te dise de plus ? »
« C’est déjà pas mal ! Surtout pour toi !
— Haha, très drôle, petit frère.
— Eh ! J’ai que quatre minutes de moins que toi !
— Raison de plus. Ah, encore un truc, elle est végétarienne, je crois. Comme toi.
— Sérieux ?! Mais c’est forcément la femme de ma vie ! »
Victoria pouffa. Il lui en fallait peu, à celui-là…
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