Aujourd’hui, c’est le grand jour. Enfin, le presque-grand jour, puisque j’ai promis à Gaëlle de rester pour son anniversaire… mais en tout cas, c’est celui de maman.
A peine rentrée du travail que la voilà obligée de souffler ses bougies… Quel calvaire, quand même, héhé.
« Aïe, tu m’avais pas dis que mon dos me ferait si mal, Edward…
— Si, mais tu ne m’écoutais pas, répond mon père en chantonnant.
— Joyeux anniversaire, maman ! s’exclame-t-on tous ensemble. »
On partage tous ensuite un morceau de gâteau, puis maman va « enfiler quelque chose de moins inconfortable » que son uniforme de travail. Et quand elle revient, Gaëlle lui fait un énorme câlin.
« T’es trop belle maman ! Même avec des cheveux gris !
— Oh, merci ma puce… ! »
Ça me fait bizarre de voir ma mère comme ça… mais elle a l’air en pleine forme ! Pour longtemps encore, j’espère !
Mais… Dans la nuit qui a suivi, nous avons reçu une très mauvaise nouvelle…
Autant vous dire que je ne me suis pas levé de très bonne humeur…
Ma tante Vic’… Et je ne suis pas le pire, papa et maman sont inconsolables…
Et en plus, ça signifie très certainement que mon père n’en a plus pour très longtemps… Ils n’étaient pas jumeaux pour rien, ça je peux vous l’assurer. Il essaie de garder la face et de nous rassurer, surtout Gaëlle, parce que même si c’est son anniversaire aujourd’hui, elle reste une enfant.
Maman a pris la décision de ne plus aller travailler. Elle ne voulait pas prendre sa retraite tout de suite, mais elle a tellement peur de perdre mon père alors qu’elle est au travail qu’elle préfère rester à la maison. Moi aussi, j’ai peur, mais je ne peux pas me permettre de sécher plusieurs journées de travail, ni de prendre des jours de congé à la dernière minute… Alors nous, les trois enfants, avons fait comme d’habitude.
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Je n’aurai jamais pensé que ça serait aussi dur de perdre Victoria… Je l’aimais énormément, mais on ne peut jamais s’imaginer ce qu’on va ressentir. Là, ça me rappelle aussi que mon mari n’est pas éternel, et qu’il faut que je profite de lui un maximum.
La journée est passée tranquillement, les enfants sont rentrés, Gabriel m’annonce qu’il a (encore) eu une promotion et que, grâce à un de ses anciens collègues qui se retrouve à fuir la prison, il a une place maintenant beaucoup plus importante dans son parti… Extra ! C’est donc dans la joie et la bonne humeur que Gaëlle souffle ses bougies !
Enfin, la joie et la bonne humeur… C’est vite dit. Ma fille est toute jolie, mais cet air triste qu’elle a sur le visage ne lui va pas… Ma pauvre petite… J’espère qu’elle ira vite mieux… Comme nous tous.
… Mais pas aujourd’hui. Au milieu de la nuit, Edward se réveille, prétextant un coup de chaud. Mais à peine debout, il presse ses mains contre sa poitrine. Son cœur lâche.
« Aouch… C’est douloureux… Je vais m’allonger un peu… »
« EDWARD !! »
A mon cri, les enfants descendent de leurs chambres en courant…
« Papa, non !! »
Un être encapuchonné apparaît alors, et le voilà qui fauche mon bien-aimé, sans plus de cérémonie…
Adieu, mon amour…
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C’est affreux… Parmi les choses que je n’aurais pas souhaité vivre, il y aurait eu « me faire réveiller par le cri glaçant d’horreur de ma propre mère » … Et voilà que mon père n’est plus qu’une urne au pied de la grande et inéluctable mort…
Alors même que ma vie prend un tournant formidable au niveau professionnel, je perds deux être chers en moins de vingt-quatre heures… J’ai l’impression qu’on me fait payer ma chance…
Gaëlle me jette alors un regard, entre la colère et la tristesse.
« Tu vas pas partir dans des circonstances pareilles, si ? »
C’est vrai que j’ai prévu de partir à la première heure demain matin… et les récents évènements ne vont pas me faire changer d’avis, bien au contraire.
« Si. Encore plus, maintenant. Il faut que je parte de cette maison.
— Gabriel… »
Maman… Je m’en veux de la laisser dans un moment pareil, mais elle a Raph’ et Gaëlle pour veiller sur elle, je ne me fais pas de soucis. Moi… J’ai besoin d’un vrai nouveau départ. Et j’en ai un tout prêt.
Gaëlle semble faire la tête quelques secondes, puis elle m’enlace tendrement.
« Reviens vite… »
Au matin, j’ai failli revenir sur ma décision en voyant maman triturer la nourriture dans son assiette avec un air absent et profondément meurtri… Je ne l’ai jamais vu comme ça, elle qui déborde toujours de joie de vivre…
Mais non. Après de longs adieux, je suis finalement parti, et suis arrivée devant mon nouveau chez moi… A nous deux, destin. Tu m’as pris mon père, mais tu ne me prendras pas mon avenir !
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Compte-rendu de Solange :
Compétence Logique : 10/10
Compétence Malice : 10/10
Aspiration Reine des bêtises : 4/4
Terminer la carrière scientifique : Done ✓
Collection des éléments : Mmh... 13/15, ou 14/16 si on compte le petit dernier de Au Travail… mais dans tous les cas c’est raté !
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