« Euh… T’es sûr de vouloir parler de ça devant Gaëlle ? Ça doit pas l’intéresser ce genre de trucs…
— Mouais… Tu peux me le dire hein, si tu penses que j’ai aucune chance…
— Non, c’est pas ça, mais… »
Mince, qu’est-ce que je dis ? Je m’en fiche de cette fille en plus, j’en suis pas proche comme Sarah ou Neelesh… Aaah, il pouvait pas m’en parler avant que je la vois hier, cet abruti de frangin ?!
« Gaby a un peu raison, si vous pouviez parler de ça quand je suis pas là, ça m’arrangerait… ! Mais on peut parler d’autres choses hein ! »
Raphaël rougit et s’excuse. Merci Gaëlle, tu ne peux pas savoir de quel pétrin tu me sors…
•
J’ai réussi à esquiver ma mère avant qu’elle ne rentre, et j’ai donné rendez-vous à Mariko au bar d’Oasis Springs… on va voir si je peux essayer de rectifier le tir… !
« Merci d’être venue, Mariko… il est encore tôt, je sais, mais il fallait que je te parle.
— Aucun problème, Gabriel… ! »
Ça me fait bizarre de la voir. Elle avait des roses dans les cheveux, hier, pour le festival de l’amour… C’est vrai qu’elle est jolie, au naturel, comme ça, aussi… Qu’est-ce que je raconte ? Elle ne m’intéresse pas, cette fille, bon sang !
« Hm… En fait, hier, c’était sympa, mais… je voudrais pas que tu t’imagines des choses…
— Oh, ne t’inquiète pas, je connais ta réputation, je n’espérais rien de plus que du bon temps… ! »
Bon, c’est déjà ça, elle est pas raide dingue de moi… Parce qu’il y en a eu, des filles et des mecs qui sont revenus, le lendemain du « bon temps », comme s’ils étaient maintenant mon petit-copain ou ma petite-copine… Je pense être clair pourtant, mais bon… Enfin, y’a toujours les exceptions Neelesh et Sarah, mais… je préfère ne pas y penser maintenant…
« Ok. En fait, la vraie raison pour laquelle je voulais te voir, c’est que je connais quelqu’un qui… t’aime bien, on va dire… »
Elle hausse un sourcil mais se lève pour aller chercher son soda que je nous ai commandé et je fais de même, avant de m’asseoir au bar. Elle attend, me regardant avec un air intrigué et dubitatif…
« C’est… mon petit-frère, Raphaël…
— Aah, je le savais !
— Pardon ? »
« Attends, je pense que dans le genre pas discret, il se pose là ton frère, haha !
— Ah ouais quand même… »
La honte Raphaël… La première règle, quand tu reluques quelqu’un, c’est de le faire sans te faire remarquer…
« Bon, ok, je comprendrais que ça te semble super bizarre alors… ! »
« Bah, écoute, apparemment, dans ta famille, les gênes de beaux gosses sont assez évidents, donc pourquoi pas.
— Attends, t’es sérieuse ?
— Bah ouais. Je suis célibataire, lui aussi… on peut s’amuser, non ?
— Je crois qu’il veut un peu plus que ça, malheureusement…
— Ah bah pour ça, il faudra que j’apprenne à le connaître… ! »
Elle me fait un clin d’œil et je lève les yeux au ciel. Bon, au moins, mon abruti de petit-frère a une chance de pouvoir sortir avec son crush… On verra bien ce que ça donne…
Avant qu’on se sépare, je lui ai donné le numéro de Raphaël, pour qu’elle puisse le contacter. Si c’est moi qui lui en parle, ça sera trop louche… !
« Donc je le renomme comment ? Raphinou ?
— T’es bête… »
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Dès que Gabriel a franchi la porte, je m’en suis donnée à cœur joie. On ne fait pas tourner sa mère en bourrique ainsi sans représailles, surtout si elle s’appelle Solange Berry !
« Bonjour mon chéri, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu !
— Aaaaargh mamaaaaan ! »
« Hahahaha, tu aurais dû voir ta tête, mon fils ! »
« Maman… C’est pas gentil…
— Tu penses que tu ne l’as pas mérité un tout petit peu ? »
Je lui fais un clin d’œil en disant ça, montrant que je ne lui en veux pas vraiment.
« Peut-être…
— Je veux juste que tu penses à me prévenir quand tu rentres tard. Je n’ai pas réussi à m’endormir avant d’être sûre de t’avoir entendu rentrer ! D’accord ? »
« Oui maman, promis, j’essaierai. Mais j’avais vraiment pas vu l’heure !
— Taratata, je veux pas le savoir ! Pense un peu à nous et tu verras, tu te rappelleras de nous prévenir ! »
Il me fait un sourire penaud et avant de filer faire ses devoirs dans sa chambre.
Il faut bien qu’il comprenne qu’il y a une limite… Je veux bien le laisser faire ce qu’il veut, mais je ne veux pas avoir à m’inquiéter pour rien !
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