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Chapitre 20

Ça fait longtemps que nous sommes ensemble, avec Tetsu. Oh, bien sûr, mes parents ne le savent pas, même ma mère… et avant, ça avait l’innocence de l’enfance, mais ce n’est plus le cas maintenant. J’ai donc eu envie de l’annoncer officiellement à ma famille. De vraiment présenter Tetsu comme mon petit-copain. Papa arrêtera de me parler de filles, déjà… Bref. Quoi de mieux pour cela que le mariage de mes parents ? Il y règne déjà une ambiance romantique, c’est une occasion en or ! Je décide donc d’aborder le sujet avec Tetsu, une fois éclipsés dans ma chambre. On n’en a jamais vraiment parlé mais je ne vois pas pourquoi il serait contre !


« On… On descend annoncer à ma famille que… enfin… pour nous deux ? »

« Euh… Je ne sais pas, Gaby…

— Mais t’inquiète pas, ils vont pas te manger ! Ma mère l’a accepté sans problème, alors mon frère, mon père et ma tante ça sera pareil, je suis sûr !

— C’est pas ça… »


Je sens mon cœur rater un battement.


« Comment ça ? Qu’est-ce qu’il y a ? »


Tetsu se lève en bredouillant un vague : « je dois partir ». Pardon ?

« C’est quoi ton problème, à la fin ? Je te trouve bizarre depuis une semaine !

— Gaby… »


« T’aimes pas ma famille en fait ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne m’aimes plus ? L’évolution de notre relation, depuis l’enfance jusqu’à maintenant, ça ne compte pas ? C’est ça ? Ou alors tu m’as trompé ? Qu’est-ce que tu-

— Je m’en vais, Gabriel.

— Comment ça, tu t’en vas ? Je suis en train de te retenir, j’te signale. Tu m’écoutes ?

— Non, tu comprends pas. Je m’en vais. D’Oasis Spring. Demain. Je ne retournerai pas au lycée.

— … Quoi ? »

« Ma mère a un boulot qui l’amène à bouger beaucoup. Et je savais qu’on allait partir bientôt. Je t’ai rien dis, pardon. J’avais peur de… de gâcher le peu de temps qu’il nous restait ensemble. »


Mon sang ne fait qu’un tour. La colère monte d’un cran, comme jamais auparavant.


« Tu te fous de moi ?! C’est quoi cette histoire encore ?! »

« Tu te rends compte que tu me largues comme une vieille chaussette, là ? C’est tout ce que j’étais à tes yeux ?!

— Mais non, Gabriel, bon sang… Tu sais bien que je t’ai- »

« Ne prononce pas ces mots. Casse-toi. J’veux plus te voir. »

« … J’ai jamais voulu te faire de mal, Gaby… »

« C’est pareil. Vas-t-en. »



Alors que je discutais gaiment avec Victoria des différents arrangements qu’on pourrait apporter au laboratoire, j’ai vu Tetsu descendre en trombe les marches de l’escalier et claquer la porte d’entrée. Est-ce qu’il… pleurait ?


« Gabriel… ! »


Je monte quatre à quatre les marches, aussi vite que me le permet ma robe de mariée, et trouve mon fils en train de pleurer sous les draps de son lit. Mon bébé…


« Gabriel… »


« … Maman… ?

— Mon chéri… Qu’est-ce qu’il s’est passé… ? J’ai… J’ai vu Tetsu partir en courant… »


Gabriel s’extirpe tant bien que mal de sa couette, essuie vaguement ses larmes et tente de se mettre debout. Il tangue, je le rattrape.


« Tu sais que tu peux m’en parler, hein ? »

Il renifle. Je ne l’ai jamais vu comme ça, si… dévasté.


« Je viens de me faire larguer, maman…

— Oh non… Pourquoi ?

— Je sais pas… Sa mère part travailler loin, alors il doit la suivre et déménager… Mais il m’en a jamais parlé, alors que ça fait longtemps qu’il le sait… J’ai l’impression de… de m’être fait avoir…

— Je vois…

— Tu sais, j’avais l’impression que c’était la personne avec qui je passerais le restant de mes jours. »


J’ai un pincement au cœur en entendant cela. Certes, Gabriel est jeune, mais une peine de cœur n’est jamais à minimiser. Alors je l’ai enlacé, comme doit le faire une mère.

J’entends sa voix se briser alors qu’il continue.


« On a tout partagé, maman… Toutes… toutes nos premières fois… Les premières farces… Les premiers alcools… Les premières soirées… Les premiers sentiments… Le premier baiser… Le premier rapp- … »


Mon étreinte se ressert autour de lui alors qu’il éclate en sanglots.

« Mon chéri… »


J’aimais bien Tetsu. Jusque là, il m’avait toujours été sympathique. Mais alors pourquoi ai-je l'impression que ce gentil jeune homme vient de détruire mon fils… ?



Je suis redescendu après cela, décidant que je devais laisser Gabriel seul avec ses pensées. En me lavant les mains après un rapide tour aux toilettes, je réfléchis à la stratégie à adopter avec lui. Je ne peux pas le laisser broyer du noir indéfiniment… Il faut que j’en parle à Edward. Mais après le mariage, profitons de ce qu’il reste de bien dans cette journée.


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