Lorsque je suis rentrée, ce soir-là, j’ai reçu un coup de fil m’a beaucoup étonnée.
« Bonsoir Mlle Berry, c’est Victoria. Je sais que nous venons à peine de nous quitter, mais j’avais besoin d’en discuter avec Thierry. Nous sommes d’accord pour dire que c’était une erreur de vous embaucher aussi bas dans la hiérarchie. Vous êtes dorénavant apprentie inventrice. Tâchez de vous montrer à la hauteur.
— M-Merci Victoria ! Je le serais, je vous le promets !
— Bien. Passez une bonne soirée. »
Et elle raccrocha.
Vous vous rendez compte ? Une journée de travail, et déjà une promotion ? Je savais qu’ils n’allaient pas tarder à découvrir mon talent, mais là… c’était inespéré !
Le lendemain, à peine levée, j’étais déjà sur un petit nuage. Le but de la journée : en mettre plein la vue encore une fois à Victoria et Thierry. Et faire quelques farces aux collègues… ce que je n’ai pas pu faire hier, à mon grand regret.
Pour impressionner mes chefs, il est indispensable que je puisse les battre aux échecs, alors on ne lésine pas sur la petite séance quotidienne…
Les sciences m’ont toujours fascinées, aussi loin que je m’en souvienne. La logique, c’est pareil. Se creuser les méninges pour trouver des solutions à des problèmes, c’était mon truc. Alors forcément, les échecs furent le premier jeu de société auquel j’ai vraiment pris du plaisir à jouer. J’ai voulu essayer le go aussi, mais mes parents n’étant pas du tout familiers avec le jeu, ils ont préféré m’acheter un échiquier, puisqu’ils pouvaient m’apprendre les règles, au moins.
Ma fierté a été un peu blessée quand j’ai perdu hier face à Victoria, mais foi de Berry, je ferais en sorte que ça n’arrive plus !
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Après un rapide bonjour à tout le monde, je suis allée saluer Pirus, qui m’a d’amblé proposé de construire ma première invention. J’en tremblais d’excitation…
… et voilà le travail ! Je n’ai pas encore trouvé son utilité, mais bon… Il faut un début à tout !
J’ai félicité Pirus, parce que sans lui, je ne sais pas si j’en aurai été capable.
« De rien, chère humaine. »
Je peux vous dire qu’après ça, on se sent fier.
Même si on a notre boss sur le dos…
« J’espère que vous n’allez pas me décevoir !
— N’y comptez pas. Bientôt, vous ne pourrez plus vous passer de moi.
— Hahaha ! J’aime votre tempérament ! Continuez comme ça ! »
Je me plains, mais j’ai eu l’occasion de la voir à l’œuvre. Quand elle est concentrée, elle est incroyable. Et elle est à peine plus vieille que moi. J’admets que j’en crèverais presque de jalousie.
Mais malgré tout, c’est quelqu’un avec qui je me retrouve plusieurs fois dans la journée à avoir des discussions très intéressantes, et avec qui je fais de superbes parties d’échec. Je m’améliore, mais je perds toujours, malheureusement.
Ah, et… j’ai trouvé le temps de faire une farce. Et c’est tombé sur le ténébreux Guillaume Mercier, le pauvre…
Il ne l’a pas trop mal pris… je crois.
Bref, en résumé, une très bonne journée !
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