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Chapitre 151

Photo du rédacteur: ongatheringsimsongatheringsims

Me voilà devant la maison de Jacob. Enfin, si j’en crois l’écriteau sur la boîte aux lettres, où le nom « Volkov » est inscrit. En dessous, il y a un autre nom de famille d’inscrit, ainsi que « Collectif de la Lune », ce dont je ne comprends pas trop le sens, mais c’est pas important.

Je toque à la porte, et je me retrouve nez-à-nez avec un homme d’âge mûr aux cheveux longs. Son père ?


« Euh, bonjour, je… je suis un camarade de classe de Jacob… Est-ce que je pourrais lui parler ? »


Il ne dit rien pendant un moment et m’observe des pieds à la tête. J’ai l’impression de me faire sonder… Puis, contre toute attente, il me fait un grand sourire chaleureux, et se décale pour me laisser passer.


« Bien sûr, entre ! Sa chambre est à l’étage, deuxième porte à droite.

— M-Merci monsieur ! »


Je me dirige donc vers les escaliers tout en observant autour de moi. La maison est plutôt modeste, mais ça ne me surprend pas, vu le côté très peu matérialiste de Jacob.


Une fois à l’étage, je toque à la porte indiquée par l’homme, et la voix de Jacob s’élève :


« Papa, laisse-moi tranquille. »


Je laisse échapper un rire et ouvre.


« C’est pas ton père.

— Y-Yoa ? s’exclame-t-il en bondissant du lit sur lequel il était assis. Qu’est-ce que tu fais là ? »


Je lui fais signe de se rasseoir et me place à ses côtés.


« Tu m’as pas trop laissé le choix… ! »

J’essaie d’avoir l’air décontracté, mais la vérité c’est que je suis en train de mourir de l’intérieur. Et si j’avais tout lu de travers ? Et si, en fait, il ne voulait pas m’en parler parce qu’il m’apprécie et il ne voulait pas avoir à me repousser ?


Ok, reprends-toi Yoa, ce n’est pas le moment de paniquer.


« J’aimerais qu’on parle de… de ce qu’il se passe, entre nous.

— De quoi tu parles ? Tu veux pas plutôt que je te ramène chez toi ? On pourrait jouer à la console ! »

Et voilà qu’il recommence…


« Arrête Jacob, je vois bien que t’évites le sujet depuis des mois !! Si je te plais pas dis le moi, me fais pas tourner en bourrique comme tu le fais ! »

Il soupire et se prend la tête dans ses mains avant de me regarder à nouveau, penaud.


« C-C’est pas ça. Au contraire. »

« Alors quoi ? insisté-je, non sans rougir.

— Je… J’ai peur de te faire du mal. »


Alors ça c’est la meilleure. C’est quoi ça encore ? Je lève les yeux au ciel.


« Qu’est-ce que tu me chantes ? On dirait une mauvaise excuse !

— Non, tu comprends pas…

— Ben non je comprends pas ! Alors éclaire ma lanterne s’il-te-plaît !

— Tu me croiras pas même si je te le dis.

— Dis toujours, on verra bien. »


Il a vraiment l’air gêné, alors je me calme. Je n’ai pas envie qu’il ait peur de se confier si c’est vraiment sérieux. Je lui frotte le dos tendrement, et tout seul, il vient se lover dans mes bras.

« Je sais que j’en ai pas l’air, mais je suis plutôt résistant. Tu sais que j’ai été kidnappé à l’âge de 10 ans ? Avec ma sœur.

— S-Sérieux ?

— Ouais. C’était bizarre, et ils nous ont rien fait de mal en plus, mais on a flippé bien comme il faut. Surtout après, quand on s’est rendu compte qu’on lui avait donné malgré nous des infos importantes…

— Importantes sur quoi ?

— Ben je sais pas trop… Sur les anciens chefs de mon père. Je sais pas pourquoi ces criminels leur voulaient du mal, mais ça les a forcé à partir vivre loin. C’était dur, parce que c’était un peu comme nos grands-parents, avec Yûya.

— Oh… Ce sont les deux qui sont…

— Morts récemment, ouais. »


Je le lâche et renifle un coup. J’ai pas envie de me remettre à pleurer, j’ai l’impression de faire que ça en ce moment. Je sens ses mains attraper les miennes et je le regarde à nouveau.


« Je suis désolée, j’aurais dû réaliser que t’allais déjà pas bien et prendre mon courage à deux mains quand tu as appris pour leurs morts, mais en même temps ça me semblait assez inapproprié de te parler de ça alors que tu es en plein deuil. »

Je le regarde froncer les sourcils, comme s’il réfléchissait.


« Je… Je suis un loup-garou. »


Je manque de m’étouffer. Un quoi ?! Je m’apprête à lui répondre que c’est pas super sympa de me faire une aussi mauvaise blague après ce que qu’il vient de me dire, mais pour la première fois moi regard est attiré dans un coin de la pièce.

Oh. Oh.


Je m’éloigne de lui. Le regard blessé qu’il affiche me déchire le cœur, mais je… je sais pas comment réagir.


« J-Je… Ç-Ça n’existe pas, les loup-garous…, tenté-je de nier, sans y croire vraiment.

— Si… On est très peu nombreux, mais… si. Tout comme les vampires et les jeteurs de sorts. »


Olala… J’ai la tête qui tourne.


« O-Ok… Admettons que ça soit vrai, en quoi c’est une excuse p-pour me repousser comme ça ? »


Il me regarde dans les yeux et me fait un sourire qui fait s’accélérer mon cœur. Et pas de peur.


« Tu dois connaître au moins quelques bribes de légende sur les loup-garous. Notamment le fait qu’on se transforme à la pleine lune. »


Je hoche la tête.


« On peut en réalité se transformer quand on veut, mais à la pleine lune, c’est… on ne choisit pas. Peu importe ce qu’on fait, avec qui on est, on se transforme. Et on est absolument pas en contrôle ces fois-là. On pourrait… faire du mal aux gens qu’on aime. »


Mon cœur se fend, et en même temps se gonfle de bonheur. Il voulait me protéger ? De lui-même ?


« On ne peut rien faire pour prévenir ça ?

— Si, avec beaucoup d’entraînement, comme mon père… Mais je ne suis qu’un louveteau pour l’instant. Je n’ai pas la prétention de pouvoir me contrôler pendant la pleine lune.

— Alors on ne se verra juste pas pendant la pleine lune, jusqu’à ce que tu apprennes à te maîtriser. »

Il me regarde comme si j’avais perdu la tête.


« M-Mais et si on oublie ? Et si on se laisse porter qu’il est trop tard ? Et si – »


Je mets mon index devant sa bouche.


« Du calme. Rien de tout ça n’arrivera, parce qu’on sera super prudents. Ok ? »


Il m’observe un instant, avant de hocher la tête timidement, puis avec davantage de détermination.


« Parfait. Embrasse-moi maintenant. »


Il rit et s’exécute.



Je me suis pris la rouste de ma vie par papa quand je suis rentré vers minuit le soir même. J’ai oublié de le prévenir (en même temps, j’étais… occupé), et évidemment il a pas kiffé… Mais honnêtement ? Ça valait le coup… ! Difficile de me justifier par contre.. Qu’est-ce que je pouvais bien lui donner comme excuse ? « Désolé, j’étais occupé à perdre ma virginité avec un loup-garou » ? Bonjour l’angoisse… Déjà que depuis que je suis parti de chez Jacob et que j’ai croisé le regard de M. Volkov avant de sortir par la porte d’entrée je suis en train de prier pour que les loup-garous n’aient pas une aussi bonne ouïe que les chiens ou les vrais loups…

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