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Chapitre 150

Photo du rédacteur: ongatheringsimsongatheringsims

Papa a eu un appel d’un des hôpitaux de Sulani. Tonton Tony et tonton Julian ont été retrouvé sans vie à leur domicile... Apparemment certains de leurs voisins se sont inquiétés lorsqu’ils ne sont pas venus dîner avec eux comme prévu. Ils sont allés chez eux et les ont trouvés couchés dans leur lit, comme s’ils dormaient… Ils ont appelé vite les urgences mais c’était trop tard, ils avaient probablement rendu leur dernier souffle la nuit d’avant déjà. Les deux en même temps… Des âmes sœurs jusqu’au bout.


J’ai jamais vu papa et maman aussi dévastés.


Yoa et moi on n’en mène pas large non plus bien sûr… Tonton Yuki est même venu nous consoler. Normalement il vient jamais à San Myshuno (j’ai déjà essayé de demander à papa pourquoi, il a esquivé la question), mais là il est venu.

Il a pris papa fort dans ses bras, et il le niera probablement après, mais il s’est mis à sangloter direct. J’ai préféré les laisser tranquilles.


Quelques jours après l’annonce, j’en parle à Cora par sms, et elle me propose qu’on se voit pour essayer de me changer les idées. J’accepte. Déjà parce que j’ai envie de la voir, mais aussi parce que même si j’aime énormément ma famille, le fait est que l’ambiance est tellement morose à la maison que c’est difficile de penser à autre chose…


Il fait froid mais je le brave, et une demi-heure plus tard on est dans sa chambre en train de raconter des bêtises et de rire à gorges déployées.


Ça me fait du bien de parler à quelqu’un. A l’école, les gens nous laissent un peu trop seuls, Yoa et moi. Ils voient bien qu’on est tristes, alors qu’ils osent pas trop plaisanter avec nous. J’en parle à Cora d’ailleurs, et elle me répond :


« C’est compliqué le deuil, je pense que tu sais… Alors on sait jamais trop comment se comporter avec quelqu’un qui en vit un. On sait pas si la personne a besoin de réconfort ou qu’on la laisse tranquille, ce genre de trucs.

— Ouais je comprends… C’est difficile, mais je crois que je préfère qu’on essaie de me changer les idées, comme tu le fais… »


Elle me fait un sourire et m’attrape la main, qu’elle caresse un peu. Interloquée, je la regarde et elle me fait un sourire gêné, sans rien dire de plus.


On se tourne clairement autour depuis que je l’ai rencontrée. Ça fait déjà des mois, mais j’ai aucune idée de comment faire bouger les choses, et je pense qu’elle non plus.


Et pile quand je pense ça, elle se rapproche de moi.


« Je suis désolée, le timing est nul, et tu peux m’envoyer ch.ier, mais… j’ai vraiment très envie de t’embrasser, là maintenant… Je peux ? »

Je ne peux pas m’empêcher de sourire. Pourquoi pas, après tout ? Si j’en crois ce que j’entends sur le sujet, ça pourra me changer effectivement les idées… et… j’ai bien envie de l’embrasser aussi…


Je me contente de hocher timidement la tête. Son sourire s’élargit et elle prend une grande inspiration, comme si elle était stressée. Elle l’est sûrement. Moi aussi, j’appréhende un peu. Puis, elle se penche vers moi et pose délicatement ses lèvres sur les miennes.

C’est… doux. Ses lèvres sont douces, et la sensation dans le creux de mon ventre également. Est-ce que je suis en train de tomber amoureuse ? Je me pose la question depuis quelques semaines déjà…


« Alors, c’était comment ? me taquine-t-elle juste après, ce qui me fait rire. »

« Je sais pas… Je pense qu’il faut qu’on recommence, pour que je sois sûre. »


Elle rit et on recommence. Une deuxième fois, puis une troisième…

A force, j’ai l’impression que mes lèvres brûlent. Je m’éloigne alors d’elle doucement et lui caresse la joue.


« Qu’est-ce qu’il y a ? me demande-t-elle en souriant.

— Rien, je… rien. »


Pas la peine de lui dire tout de suite que je craque sérieusement pour elle, pas envie qu’elle s’enfuit en courant. Mais pour la deuxième fois de la journée, elle me surprend :


« Est-ce que ça veut dire que tu es ma petite-amie maintenant ? »


Je dois afficher un air hyper surpris parce qu’elle éclate de rire.


« T’as l’air ravie !

— Je… Je suis juste surprise ! Je m’attendais pas à… à ça…

— Tu ne veux pas ? »


Son sourire se fane un peu, alors je m’empresse d’éclaircir le malentendu :


« Si ! Si, j’aimerais beaucoup… ! »


Son sourire fleurit à nouveau et elle me serre dans ses bras. Mon cœur tambourine contre mes côtes alors que je lui rends son étreinte, mais la sensation n’est pas désagréable…



Yoa est bien sûr le premier au courant, quelques heures après mon retour à la maison, mais après avoir exprimé le fait d’être heureux pour nous, il se met à râler :


« Vous avez de la chance… Avec Jacob j’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on fait un pas en avant c’est pour en faire deux en arrière ! Je sais bien que je lui plais, je le vois, c’est évident, mais il devient froid tout à coup à chaque fois que j’ai l’impression qu’on se rapproche, et ça me rend fou… ! »

Je fronce les sourcils alors que je gomme une faute sur mon cahier. Effectivement c’est un comportement un peu étrange.


« T’as essayé de lui en parler ? Si c’est évident que vous vous plaisez l’un l’autre tu devrais être franc sur le sujet non ? Il pourra plus faire comme si de rien n’était si tu le confrontes. »

Il fait la moue, apparemment insatisfait de ma solution.


« Plus facile à dire qu’à faire… J’ai essayé, rien à faire, il doit sentir que je veux aborder le sujet je sais pas comment, parce qu’il trouve toujours une excuse pour aller faire autre chose… »


Je peux pas m’empêcher de rire. Comment Jacob pourrait sentir ce genre de choses ? N’importe quoi.


« T’as probablement pas eu de chance jusqu’ici, mais je pense que c’est la meilleure chose à faire pourtant. »


Il grogne, puis son visage s’illumine.


« Il faut que je trouve où il vit ! Je sais qu’il vit dans la campagne à l’extérieur de la ville, dans un village qui s’appelle Moonwood Mill… Ça devrait pas être dur de trouver sa maison… Là, il sera peut-être suffisamment en confiance pour qu’on discute, dans son environnement et tout…

— Il va avoir l’impression que tu le stalkes oui.

— Roh mais non, il me connaît suffisamment pour savoir que c’est pas le cas… ! … Je crois.

— Tu crois qu’il dirait non si tu lui demandais simplement à le raccompagner chez lui un soir ? Ou à aller le voir un week-end ? »


Il me regarde tristement.


« J’en suis persuadé… »

Je sens un pincement au cœur en voyant son expression. J’espère que Jacob a une bonne raison pour le faire marcher comme ça. Ça en plus de la mort de tonton Tony et tonton Julian… c’est pas un super cocktail.

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