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Chapitre 121

Un matin très tôt, Aude est réveillée en sursaut par des contractions douloureuses.


« Aaaaah je crois que c’est le moment… ! s’exclame-t-elle en me secouant.

— Je suis réveillé, pas de panique… ! »


Je l’ai aidée à se lever et à s’habiller, puis j’ai été chercher Kasai qui n’a pas spécialement aimé être si soudainement tiré du lit.


« Où on va… ? marmonne-t-il encore à moitié endormi.

— Tu vas aller chez tatie Syrah, d’accord ? Maman et moi devons aller à l’hôpital pour accueillir ton petit frère ou ta petite sœur.

— D’accord… »


Il s’est laissé faire et rapidement nous le déposons chez ma sœur avant de filer en taxi tout droit à l’hôpital.



« Aude, respire, ça va bien se passer ! m’exclamé-je en paniquant. »

« Aran, tu ne… m’aides pas… du tout… ! me répond-elle en haletant. Tu es médecin, comporte-toi comme tel s’il-te-plaît !

— Oui, pardon… ! »


C’est fou mais dès que ça me concerne de près, je perds tout mon sang-froid…


Au bout d’un temps qui m’a semblé considérablement long, comme la dernière fois, nous faisons enfin la connaissance de notre deuxième enfant. Je me penche au dessus du berceau alors qu’Aude reprend sa respiration après tous les efforts qu’elle a fournis, un énorme sourire tout de même plaqué aux lèvres.


« Bonjour Chiyuki… »

Un deuxième petit garçon. Le médecin nous assure qu’il est en parfaite santé. Il nous l’emprunte quelques instants pour le nettoyer et finit par nous le ramener enroulé dans une couverture, un bracelet à son nom autour du poignet. Il le pose délicatement dans les bras d’Aude, qui le regarde avec beaucoup d’amour. Je m’approche et l’embrasse sur le front avant de passer ma main sur les mèches de sa frange pour les lui écarter.


« Comment tu te sens… ?

— Endolorie et éreintée… mais heureuse et fière, me répond-elle avant de m’embrasser sur la joue avant de tourner à nouveau la tête vers notre fils. »


Heureux et fier. Voilà qui me qualifie bien aussi.



Le retour à la maison a été assez difficile. En effet, Kasai n’a finalement pas si bien vécu l’arrivée de ce nouveau membre dans la famille…

Il a été tout triste les jours qui ont suivi notre retour, mais je pense que c’est normal. J’ai demandé à Syrah si Roy a réagi pareil lorsqu’Eyleen est née, et elle m’a avoué ne pas s’en rappeler. Hm, avec un peu de chance ça lui passera vite. Il est encore bien jeune, pour lui Chiyuki n’est pour l’instant qu’un petit truc qui fait beaucoup de bruit, je comprends que ça rebute un enfant… !


Ma frangine a quand même essayé d’en parler à Kasai, lui expliquant que ce n’est pas parce que ses parents ont un autre bébé qu’ils ne l’aiment plus, ce genre de choses. Je ne sais pas trop s’il est convaincu…

Cela dit, au fur-et-à-mesure que les semaines passent, Kasai a l’air de se faire à l’idée qu’il n’est plus tout seul. En même temps, il n’a plus l’excuse d’être tout petit maintenant ! Il grandit à une vitesse folle, il parle bien et me pose déjà plein de questions sur l’école. Il va même voir Chiyuki de temps en temps pour lui raconter sa journée.

Je le soupçonne de nous avoir fait un caprice, mais d’en fait être ravi de la présence d’un autre enfant avec qui discuter… même si pour l’instant Chiyuki ne peut pas trop lui répondre à part avec des babillements.



« Ça ne te fait pas peur, la vitesse à laquelle grandissent les enfants ? me demande un soir Aude alors que les petits sont couchés.

— Oh si, c’est terrifiant… Rien que de me dire que Kasai rentre bientôt à l’école j’en ai des frissons d’angoisse ! »

Ma réponse la fait rire.


« Et le nombre de fois où je commence à voir Chiyuki assis dans son couffin… Je pense qu’il aura bientôt envie de sortir, renchérit-elle.

— Olala, ne m’en parle pas… !

— Eh oui, ça fait bientôt un an…

— Mais on fait du plutôt bon boulot, non ? ajouté-je en la prenant dans mes bras.

— Oui, ils n’ont pas l’air malheureux. »

En temps que parent, je pense qu’on a toujours un peu peur de faire ou dire quelque chose qu’il ne faudrait pas et qui influencerait en mal la vie de nos enfants. Mais en fait, les parents ne sont pas parfaits, dans aucun cas, donc on essaie de se répéter ça le plus possible.


Malgré les deux jeunes vies qui ont bouleversés la nôtre, nous sommes plus soudés que jamais. Je ne sais pas qui je dois remercier pour avoir mis quelqu’un comme Aude sur mon chemin, mais chaque jour je me fais la même réflexion. Je suis un homme chanceux.


Soudain, une pensée un peu… farfelue me vient en tête.


« Eh, Aude…

— Oui Aran ?

— Et si on se remariait ? »


Elle s’éloigne un peu de moi et me regarde avec une expression très surprise. Elle n’a cependant pas l’air de mal le prendre.


« D’où te viens cette envie soudaine ? me demande-t-elle en souriant.

— Je sais pas… Je suis bien avec toi, on a deux enfants merveilleux, ça serait la cerise sur le gâteau. Et cette fois, on ferait une vraie cérémonie avec nos proches. Bientôt, on va célébrer l’anniversaire de nos deux garçons, mais j’ai aussi envie de célébrer notre amour, et quoi de mieux qu’un véritable mariage ? »

« Aran…

— Tu n’es pas obligée de dire oui, évidemment. Ma demande est un peu sur le vif et un peu nulle, soyons honnête… !

— Mais non idiot… Avec plaisir. J’aimerai beaucoup être à nouveau ta femme. »

Un grand sourire étire mes lèvres et je me penche pour l’embrasser tendrement. C’est peut-être superficiel comme souhait ; je veux dire, je n’ai pas besoin d’un bout de papier pour être sûr qu’Aude est la femme de ma vie, mais… je crois que le grand romantique en moi a envie de clôturer cette période de doutes entre nous de manière spectaculaire. Enfin, non, c’est peut-être un peu fort comme mot, ça ne sera probablement pas un mariage super chic avec beaucoup de gens, mais quand même… J’ai envie de faire un geste.


Nous avons discuté un peu plus avec Aude, et nous en sommes venu à la conclusion que si nous avions expédié le mariage sans cérémonie toutes ces années auparavant, c’est bien parce qu’organiser des fêtes, ce n’est pas trop notre truc. En ce qui me concerne j’adore y aller, mais organiser c’est une autre paire de manches… ! Alors on fera un truc très simple à la maison. J’ai quand même regardé s’il n’y avait pas des alternatives possibles dans le coin sans que ça soit immense, mais visiblement, à part une église…

On ne sait pas exactement quand est-ce qu’on va faire ça, mais en l’organisant à la maison on est beaucoup plus libres pour choisir la date, ce genre de choses. On va sûrement attendre que les deux monstres grandissent un peu plus, déjà.


• BONUS •


Chiyuki est un prénom japonais féminin à la base qui s’écrit 千雪 (千 chi – 雪 yuki) qui veut littéralement dire « mille neiges ». Sauf que j’ai décidé de l’écrire comme ça : 血雪. Vous pouvez constater que le second signe est le même, mais j’ai changé le premier. Il se lit exactement de la même façon (chi), mais au lieu de signifier « mille » il signifie « sang ». Je ne pense pas qu’on puisse traduire le prénom par contre, à l’inverse de Kasai qui veut vraiment dire quelque chose. C'est donc pareil que pour Kasai, dualité avec le sang et la pureté de la neige, tout ça, comme la G6, à la fois terrible et attendrissante...

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