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Chapitre 118

On a perdu le concours. Plus exactement, nous sommes arrivés en seconde place. Ce n’est pas la meilleure, mais je pense que nous pouvons être fiers de nous ! On a donné tout ce qu’on a pu, et l’autre groupe de danse était tout simplement meilleur, même si ça s’est joué à peu de choses. Lorsque nous redescendons de la scène après la remise des prix, on se prend tous dans les bras les uns à la suite des autres en se félicitant longuement.

Fredrika tient le trophée avec force, comme si elle avait peur qu’il disparaisse, et j’avoue que ça me fait sourire. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de la taquiner à ce sujet, et elle se contente de plisser les yeux et de me tirer la langue.


Soudain, j’entends les bruits d’un applaudissement lent derrière moi. Je me retourne, et notre attention à tous les six se retrouve sur un seul homme, habillé d’un costume vert criard qui semble valoir son pesant de simflouz.


« Félicitations, vous n’avez pas volé cette seconde place, nous dit-il avec un sourire. Ça fait longtemps que je n’avais pas vu autant de talents concentrés dans une seule salle ! »


J’échange un regard avec Arthur, interloqué. Qui est cet homme ? Il n’était pas dans le jury, j’en suis sûr.


« Ah, excusez-moi, je ne me suis pas présenté… »


Il sort de la poche intérieure de sa veste une carte bleue qu’il tend à Fredrika.


« Je m’appelle Wayne Tompkins, et je travaille pour Dance Simvolution. Vous connaissez peut-être. »

Quand je vois la tête que fait Fredrika en se mettant la main au cœur, je sais que je rate une information capitale. Et ça m’énerve !!

Arthur doit sentir ma détresse parce qu’il me murmure très vite à l’oreille que c’est une très grosse boîte à laquelle font appellent beaucoup d’artistes de rnb, de rap, de hip-hop et de pop afin de trouver des danseurs pour leurs concerts ou leurs clips.


Ah.


Ok, donc c’est pas n’importe qui ce type. Mon rythme cardiaque augmente d’un coup. Est-ce qu’il veut juste nous féliciter ou… ?


« Je dois avouer que je suis pas mal en désaccord avec le jury. Pour moi, vous étiez les meilleurs, ajoute-t-il en nous regardant les uns après les autres. Je tiens même à dire que je suis assez intéressé pour vous recruter. Bien sûr, il faudra que vous passiez une véritable audition, mais ça ne fait aucun doute que vous allez la réussir haut-la-main. »

Un bruit aigu s’échappe de la gorge de Fredrika alors qu’elle reprend ses esprits et répond en trébuchant sur ses mots :


« Q-Quoi ? Vous êtes s-sûr ? Non, j’veux dire… Ça serait un honneur évidemment ! Euh… Enfin, si vous êtes d’accord les gars, mais je – »


Tompkins la coupe d’un geste poli de la main en riant.


« Ne vous précipitez pas ! Je viens de vous donner ma carte, vous n’avez qu’à en discuter entre vous et vous me donnez un coup de fil quand vous avez pris votre décision ? Je suis très occupé, je ne peux pas rester malheureusement. Mais ça a été un vrai plaisir de vous voir danser ! »

Fredrika hoche rapidement la tête en le remerciant à foison, le faisant rire encore plus. Et finalement, il tourne les talons et s’en va en nous faisant un signe de la main.


Au bout de quelques minutes, on réalise ce qu’il vient de se passer et on a tous un énorme sourire aux lèvres.

« Les gars, vous pensez à la même chose que moi ? s’extasie Cornelia. On est bientôt des pros !! »


Ça semble… complètement surréaliste, mais on dirait bien qu’elle a raison. Fredrika nous propose tout de même de réfléchir un peu et nous invite à revenir vers elle d’ici quelques jours pour qu’elle puisse passer ce fameux appel. En ce qui me concerne, ma décision est prise… !!



Aude a été extatique pour moi le lendemain matin quand je lui ai annoncé tout ça après mon retour de Del Sol Valley. Et j’étais tellement heureux que je l’ai embrassée sans prévenir.

Je me suis confondu en excuses après, mais elle s’est contentée de lever les yeux au ciel et de m’attraper par la nuque pour m’embrasser à son tour. Elle m’a ensuite laissé avec un dernier sourire pour aller travailler.


C’était incroyable. Je ne me rappelle pas que l’embrasser me faisait autant de bien à l’époque, mais là c’est indéniable. J’arrive à reprendre mes esprits après ça pour envoyer un message à Fredrika en lui disant que je suis partant pour l’audition, mais c’est Aude qui occupe presque toutes mes pensées pendant le reste de la journée. Même quand je m’occupe de Kasai.


« Qu’est-ce que tu en penses toi bonhomme… ? lui demandé-je alors que je suis en train de le bercer doucement. »


Il se contente de cligner des yeux en me regardant, l’air fatigué. Il a beaucoup grandi ces derniers temps, mais il n’est bien sûr pas assez grand pour me répondre encore. Je lui souris tendrement et le repose dans son couffin.


Allez Aran, reprends tes esprits un peu…



Dans l’après-midi, j’ai la surprise de voir Syrah à ma porte. Je croyais qu’elle était en tournée ?


« Syrah !! Ça me fait trop plaisir de te voir ! »

« Moi aussi mon grand, répond-elle en me prenant dans ses bras. »

Je finis par la relâcher et lui demande comment ça se fait qu’elle est déjà rentrée. Elle m’explique qu’elle n’est que de passage pour quelques jours et qu’elle repart bientôt.


« Mais on s’en fiche de ça ! Alors ?! Ce concours ? »


Je lui fais un grand sourire.


« On a eu que la deuxième place, mais on a été repéré par un recruteur de [maison de danse] ! Ils sont super connus apparemment dans le milieu, et si tout va bien, on aura une audition dans pas longtemps pour signer chez eux !

— Oh mais c’est fantastique !! Et ça va, tu as confiance ?

— D’après lui on a largement le niveau, alors j’essaie de ne pas trop me stresser avec ça, haha.

— Aah, je reconnais bien ton optimisme ! »


Je lui propose de rentrer boire un coup, et elle accepte volontiers. Un après-midi complet avec ma frangine… ça m’avait manqué ! Bien sûr, elle va d’abord dans la chambre de Kasai pour gazouiller devant son neveu, mais on passe la grande majorité de l’après-midi assis sur le canapé à discuter de tout et rien. Je finis même par m’ouvrir à la situation que je rencontre avec Aude, et je suis assez surpris quand elle me sourit simplement, l’air absolument pas surpris. Je plisse les yeux, dubitatif.

« C’est quoi cette tête Syrah ?

— Oh rien, je suis juste soulagée d’entendre que tu te bouges enfin les fesses.

— Comment ça ?!

— Vous avez vécu des choses pas simples, et je ne les minimise pas du tout. Mais votre problème a toujours été le manque de communication, pas le manque d’amour. Je savais que vous retourneriez l’un vers l’autre, tôt ou tard. »

Je sens les larmes monter, alors je détourne la tête. Elle me frotte gentiment le haut du dos et m’assure que c’est tout à fait normal qu’on ait pris du temps chacun de notre côté pour réfléchir, et que ça ne veut pas dire que c’est du temps perdu.


« Vous avez besoin d’avoir une longue conversation, mais je pense que tant que vous faites en sorte de communiquer correctement à partir de maintenant, tout ira bien. Entre vous, en tout cas, ajoute-t-elle en jetant un regard vers l’étage. Les adolescents c’est pas toujours drôle, Roy me met vraiment sur les nerfs en ce moment, et il n’a que 14 ans… »


Je ris légèrement en voyant qu’elle dit plus ça pour me faire sourire qu’autre chose. Kasai est encore si petit, j’ai du mal à imaginer qu’un jour il fera la taille de Roy.



Syrah vient de partir, et je tourne en rond dans le salon en attendant le retour d’Aude qui ne devrait pas tarder. Je me sens un peu mal de l’alpaguer dès qu’elle rentre du travail, mais c’est important. Il faut qu’on parle, surtout après ce qu’il s’est passé ce matin.


A peine passe-t-elle la porte que je l’embrasse sur la joue et lui demande si c’est possible qu’on ait une discussion. Elle a l’air intriguée mais pas trop inquiète. Elle va poser son sac près de l’ordinateur et on s’installe ensuite à la table. S’en suit une très longue discussion sur notre relation, ce qu’on attend l’un de l’autre, ce dont on a envie, ce sur quoi il faut travailler pour que ça marche, etc. Syrah avait raison, nous en avions vraiment besoin.


Au bout d’une bonne heure, il me semble que nous avons couvert le principal, alors je me lève et prends les mains d’Aude dans les miennes.


« Malgré tout, je n’ai jamais cessé de t’aimer, et ces b.aisers que nous avons partagés ce matin m’ont convaincu que l’affection qui nous liait n’a absolument pas disparue. Alors… est-ce qu’on se lance à nouveau ? »

« Aran, ça fait des mois que je suis prête à franchir ce pas. Tu n’as qu’un mot à dire. »


Je sens mes lèvres s’étirer en un sourire.


« D’accord. »


Je la prends dans mes bras et la serre fort contre moi. C’est ici que je me sens le mieux, j’en suis sûr.

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