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Chapitre 117

Le lendemain, tout le monde est déjà là quand j’arrive au studio après avoir bravé la tempête de neige. C’est sans surprise Arthur qui m’accueille avec un grand sourire alors que les autres sont encore en train de discuter.


« Hey beau gosse ! Près pour un entrainement endiablé ?

— Endiablé je ne sais pas, mais je vais faire de mon mieux en tout cas, réponds-je en riant. »

A cela, il ne répond rien et se contente de me faire un clin d’œil avant de se tourner vers Fredrika pour lui signaler qu’on peut commencer. Je lève les yeux au ciel, sans me dépêtrer de mon sourire. On se serait connus à la fac peut-être je lui aurais rendu ses avances, mais c’est bien loin derrière mois tout ça. Chris n’a été qu’un… égarement. Cela dit, je soupçonne Arthur de ne pas être véritablement sérieux non plus.


Fredrika s’approche de moi et me tape gentiment l’épaule, me demandant si je suis prêt. Je hoche la tête avec conviction, alors elle nous guide pour qu’on se mette tous en place. Après un échauffement assez intense, on commence.


Eh bah dis-donc, dès le début le jeu de jambe est atrocement compliqué !

Je manque de tomber plusieurs fois, évidemment, mais sachant que je découvre la chorégraphie, Fredrika trouve que je me débrouille pas mal. Je sens son regard sur moi tout du long, et même si ses encouragements vocaux nous sont adressés à tous, je sens qu’elle force un peu le trait pour ne pas que je me décourage. Et je dois dire que… ça marche plutôt bien !

Le temps passe rapidement, et bientôt, deux heures d’entrainement se sont écoulées. Fredrika arrête la musique et applaudit, vite rejointe par les autres.


« Aran, avec du travail, je suis sûre que tu vas maîtriser la chorégraphie dans le temps imparti !! s’extasie-t-elle.

— Ah, j’ai encore beaucoup de boulot…

— Bien sûr, mais ça va venir, ça ne fait aucun doute ! »


Juliana passe son bras autour de mes épaules et m’assure que je pars très bien, et que de toute façon je ne pourrais pas faire pire que les débuts de Cornelia. Elle se lance dans un récit probablement très exagéré sur les erreurs de sa sœur quand ils ont commencés à répéter, et celle-ci n’essaie même pas de la contredire, probablement habituée.


Tout le monde finit par se diriger vers les douches, sauf moi, qui reste en retrait.


« Tu ne viens pas ? me demande Fredrika. La répétition est terminée pour aujourd’hui, on reprend demain, toute la journée cette fois.

— Non, je vais… continuer un peu. »


Elle me toise un instant puis se place devant moi après avoir relancé la musique.


« Vas-y, je te regarde. »


La pressiooon…. Je commence à bouger néanmoins.

Elle hoche la tête en rythme, et m’arrête soudainement après un mouvement un peu complexe que j’ai raté, bien évidemment.


« Ah, alors, là tu vois, il faudrait plutôt que tu fasses comme ça… L’équilibre de ta jambe est hyper important, sinon tu ne vas jamais pouvoir enchaîner avec la suite de la chorégraphie et tu vas te mettre en retard. »

Je hoche la tête, concentré.


« Notre objectif, c’est le premier prix, mais l’important, c’est surtout de donner tout ce qu’on a. Y’aura forcément des recruteurs dans la salle vu le prestige du concours, et c’est ça, le but ultime : signer chez une agence !

— Tu as de l’espoir…

— C’est mon rêve, bien sûr que j’en ai ! me répond-elle avec un grand sourire en arrêtant de danser. Et c’est le cas de tout le monde ici. J’espère que tu seras à la hauteur… ! »


Son sourire sournois est très clair : j’ai intérêt à m’investir, sinon je peux décamper tout de suite. Mais loin de moi l’idée de les décevoir ! J’affiche un air déterminé.


« Ne t’inquiète pas, ma décision est prise. »



« A Del Sol Valley ? C’est pas la porte à côté… Comment vous y allez ? me demande Aude une fois que j’ai répondu à sa question sur les modalités du concours, un soir après manger.

— On va prendre l’avion, tout bêtement. Ça va être un séjour assez bref, donc on a préféré le moyen de transport le plus rapide pour éviter d’être trop fatigués ou de devoir courir partout.

— Tu me ramèneras un souvenir quand même, non ? me demande-t-elle en riant.

— Si tu veux, mais encore faut-il que je trouve quoi ! »

Elle est un peu triste de ne pas pouvoir assister au concours comme c’est bien trop loin, et avec Kasai c’est compliqué, mais normalement tout sera filmé, alors je pourrais me venter a posteriori. La date fatidique approche, et à une semaine du concours je commence à sentir le stress grandir.


« Je sens bien que tu es tendu, mais je suis sûre que vous allez faire un carton ! Et ça fait longtemps que tu ne t’es pas produit sur scène, profites-en, ça va te rappeler des souvenirs !

— Plus facile à dire qu’à faire… entre les courbatures liées aux entrainements et celles liées au stress, j’ai l’impression que le jour J j’aurai mal dès que je ferais le moindre mouvement… »


Elle fronce les sourcils et s’approche de moi avant d’appuyer sur mes épaules au niveau des trapèzes, me faisant gémir de douleur.


« Aouch ! Aude, ça va pas !

— Ben au moins j’ai la confirmation que t’as besoin de te détendre, et vite, sinon comme tu dis tu vas avoir du mal à te déplacer correctement le jour du concours. Tu veux un massage ? »


Après un court instant d’hésitation, je hoche la tête. Quand on dansait ensemble à l’époque du lycée, c’est arrivé qu’elle m’en fasse, j’ai toujours eu tendance à un peu trop tirer sur la corde… et elle est loin d’être mauvaise dans le domaine !

Ça fait mal, mais je sens qu’elle réussit à défaire les nœuds qui se sont formés dans mes épaules et le haut de mon dos à cause de l’état de tension permanent dans lequel je suis depuis maintenant trois semaines. Au bout d’un moment, elle s’arrête et me dit :


« Il va falloir que je t’en fasse plusieurs répartis sur quelques jours… tu m’étonnes que tu aies mal ! La prochaine fois, n’hésite pas à demander, ok ? »


Je tourne la tête vers elle et suis surpris de la voir si proche de moi. Alors que c’est logique, hein, mais son petit sourire bienveillant vu de si près me réchauffe le creux du ventre.

Je détourne les yeux et la remercie avant de me lever et d’aller m’enfermer dans ma chambre, prétextant le fait de devoir me lever tôt demain. Je m’adosse à la porte et lève les yeux au plafond. Pourquoi est-ce que je résiste comme ça ? J’essaie de me persuader que je ne lui ai pas pardonné, mais est-ce que c’est vrai ? Je n’éprouve plus aucune émotion négative quand je la regarde. Simplement de la joie, de la tendresse… de l’amour ?


Je pousse un profond soupir et commence à me déshabiller pour me mettre au lit. Je ne peux pas me permettre de perdre mes moyens maintenant. Je réfléchirais après le concours. Pas avant.



Ça y est. Nous sommes à Del Sol Valley. Notre avion a atterri il y a un peu plus d’une heure, et après un rapide passage à notre hôtel, nous nous retrouvons devant le bâtiment dans lequel se déroulera le concours. Tout est vide pour l’instant car il n’est que huit heures du matin, mais notre impatience a eu raison de nous.

J’échange un regard avec Cornelia, et je vois bien qu’elle aussi a du mal à garder son calme. On est au bord de la panique, mais il faut qu’on se calme !

« Qu’est-ce que vous faites, tous les deux ? nous interpelle Fredrika qui a commencé à emprunter les marches du bâtiment en compagnie de Suhann, Arthur et Juliana.

— On arrive ! »

On prend une grande inspiration et on leur emboîte le pas.

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