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Chapitre 115

Photo du rédacteur: ongatheringsimsongatheringsims

J’ai passé ma soutenance de thèse ; me voilà officiellement docteur en médecine, spécialisé dans la chirurgie de réassignation de genre. Dans la foulée, j’ai également annoncé à ma cheffe de service que finalement je n’acceptais pas le poste de chirurgien qu’elle m’avait proposé. Elle a été extrêmement déçue, mais quand je lui ai expliqué les circonstances de mon choix, elle a compris, et elle m’a fait un sourire encourageant.


Lorsque j’ai décidé de me rapprocher d’Aude, je lui ai aussi confié que je n’avais pas vraiment envie de vivre à Brindleton Bay. Quand je lui ai dis ça, elle m’a souri et m’a dit que de toute façon, la maison dans laquelle elle vivait n’était qu’une location, et que ça ne la gênait pas de déménager à nouveau, tant que ce n’était pas à Windenburg. Elle n’a pas retrouvé de travail pour l’instant et n’a donc pas d’obligation. Nous nous sommes alors mis d’accord pour retourner à Willow Creek.


Syrah a sauté de joie quand je lui ai annoncé ça, et elle s’est empressée de me dire que ses voisins venaient de mettre en vente leur maison, en face de chez elle.


« Elle n’est pas bien grande, mais elle a trois chambres et deux salles de bain ! s’est-elle extasiée, m’obligeant à éloigner mon téléphone de mon oreille. »


Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire.

Ah, oui, je ne vous ai pas dis, mais du coup, avec Aude, on emménage à nouveau ensemble. Dans des chambres séparées, évidemment. Le but principal est de ne pas priver notre enfant à naître d’un de ses parents. Même si nous ne sommes plus un couple, on a envie d’essayer. De plus, ça nous permettra de travailler sur notre relation à tous les deux… pour restaurer notre amitié, dans un premier temps. Je pense qu’Aude espère plus, mais je ne sais pas si je suis prêt à lui pardonner entièrement. Enfin, on verra bien…


Je me retrouve donc à cuisiner mes derniers repas entre ces murs.

Ça fait bizarre, quand même, de me dire que je n’habiterai bientôt plus là. J’ai un pincement au cœur lorsque je pense à tout ce que je vais laisser derrière moi, mais je sais aussi que je ne serais jamais heureux si je décidais de rester ici. Mon parcours professionnel a toujours eu de l’importance pour moi, mais la famille… c’est un autre niveau encore. Et là on parle de mon enfant…


Je secoue la tête avant de continuer à couper mes légumes. Ça ne sert plus à rien de ressasser tout ça, ma décision est prise. Dans quelques semaines, si tout va bien, on signe pour le rachat de la maison dont m’avait parlé Syrah, et Windenburg ne sera plus qu’un lointain souvenir.



Le temps est passé beaucoup plus vite que prévu. Bon, c’est étrange dis comme ça, mais je n’ai vraiment pas vu les semaines défiler. Je n’ai même pas encore de réponse de l’hôpital de Willow Creek pour savoir s’ils ont un poste pour moi…


Aude, en revanche, a déjà retrouvé du travail en temps qu’avocate, grâce à Max notamment, qui a quelques contacts dans le milieu. Il lui a assuré que c’était un cabinet simple avec des gens professionnels et bienveillants, et qu’elle n’avait rien à craindre. Aujourd’hui c’est son premier jour, et malgré le fait que nous venons à peine d’emménager, elle m’a assuré ce matin que même si elle appréhendait un peu, elle était globalement optimiste. Ça me rassure.


Cependant, j’ai passé toute ma matinée en face chez Syrah. Je ne me sens pas encore très à l’aise ici, mais ça va venir, j’en suis sûr. En début d’après-midi, je rentre, et admire les toits couverts de neige.

Au moins, je ne suis pas vraiment dépaysé à cause du climat. Il fait globalement plus froid à Windenburg, mais ça se vaut.


Cet après-midi-là, j’essaie de me replonger dans certains vieux cours de médecine pour me remémorer certaines choses. J’ai postulé pour un poste de médecin urgentiste, ce qui n’est pas du tout ma spécialité. Il est important que je fasse bonne impression du coup.

J’en profite pour aller voir mes mails par la même occasion, voir si j’ai une réponse de l’hôpital.


Ah tiens, oui… Oh. Je pousse un profond soupir. Bon. Plus besoin de recherches, donc… Ils me répondent qu’ils sont flattés que je porte un intérêt à leur hôpital, mais qu’ils ne peuvent pas se permettre financièrement d’embaucher un chirurgien, même si ce n’est pas du tout à un poste de chirurgien que je prétends ici.


Je lève les yeux au ciel en m’adossant à mon fauteuil de bureau. Qu’est-ce que je vais faire ? Est-ce que je les relance ? Pour leur dire que je m’en fiche d’être moins bien payé que quelqu’un avec le même niveau d’études que moi ? Ou est-ce que j’abandonne la médecine ?


Je ne peux pas m’empêcher de ricaner. Et pour faire quoi ? Je me redresse et relis le mail. Le truc, c’est que je n’ai même pas envie de me battre pour ce poste. C’est déjà bien loin de la raison pour laquelle je voulais faire de la médecine.


Secouant la tête, j’éteins l’ordinateur et décide d’aller lire un bouquin en attendant Aude. J’ai besoin d’un avis extérieur, et j’ai déjà assez dérangé ma sœur comme ça.



C’est pendant le repas du soir que je décide d’aborder le sujet.


« J’ai eu une réponse de l’hôpital.

— Ah ? Bonne ou mauvaise nouvelle ? »


Je soupire et lui explique la situation, ainsi que mes doutes.

Elle hoche la tête, semblant comprendre ma position.


« Je ne sais pas si tu cherches particulièrement de conseils, mais tu n’as pas à te forcer à faire un métier qui ne te plaît pas vraiment.

— D’accord, mais qu’est-ce que je fais alors ? Rien ?

— On ne fait jamais rien. Mais tu as des passions aussi, pourquoi ne pas te lancer là-dedans ?

— La danse tu veux dire ? Aude… Ça fait… longtemps que je ne pratique plus sérieusement, même si je n’ai jamais vraiment arrêté.

— Peut-être, mais tu étais très doué, je suis sûre que tu peux retrouver ton niveau avec un peu de travail. Et puis, si c’est l’argent qui t’inquiète, je pense qu’on peut se débrouiller avec juste mon salaire. »

Sa proposition est tentante, mais je suis aussi un peu gêné. Après tout, nous ne sommes plus un couple… on avait prévu de tout diviser par deux, comme deux colocataires. Enfin, j’ai de l’argent de côté, on peut encore se permettre ça, mais pour combien de temps, je ne sais pas. Avec le petit à venir, ça risque d’être compliqué.



J’ai décidé quand même de me laisser le temps de réfléchir, avec la bénédiction d’Aude. Elle continue d’aller travailler malgré son ventre qui prend des proportions assez incroyable, et lorsque je lui ai parlé de prendre des congés, elle m’a fait un signe de main pour me dire de ne pas m’inquiéter.


« J’ai un médecin à la maison après tout, pourquoi je m’en ferais ? »


Il n’empêche qu’elle arrive bientôt à terme !


« Oh, je le sens bouger ! s’exclame-t-elle un jour alors que je passe à côté d’elle. Viens voir ! »

Timidement, je m’approche, et elle hoche la tête pour m’inciter à toucher son ventre. Je m’exécute, et mon cœur s’accélère lorsque je sens le petit coup contre ma main.


Je n’en reviens toujours pas qu’on va devenir parents. Et pourtant, elle est là, la petite vie qui se développe en Aude chaque jour.


« J’espère qu’on réussira à prendre soin de toi comme il faut, crevette… »


Lorsque je relève les yeux vers Aude, son regard est si tendre que je suis pris d’une folle envie de la prendre dans mes bras.

Mais je ne le fais pas. On essaie à peine de se reconstruire, je ne vais pas tout chambouler en me comportant de manière trop tactile, ce n’est pas juste ni pour elle, ni pour moi.



A peine un mois plus tard, je l’entends m’appeler alors qu’elle descend les escaliers tant bien que mal.


« Aude ? Je croyais que tu étais allée de coucher ? demandé-je en l’aidant à descendre les dernières marches. »


C’est là que je remarque que son short ainsi que ses jambes sont trempées. Oh.


« J’ai perdu les eaux je crois… Il… Il faut qu’on aille à l’hôpital… Aïe ! »


Ok, perte des eaux, contractions, ça urge… Je l’aide à mettre un manteau et je me précipite de l’autre côté de la rue avant de tambouriner à la porte de Syrah. Max finit par ouvrir, me demandant ce qu’il se passe. Je lui explique vite fait la situation, et qu’il faut qu’on nous emmène à l’hôpital. Syrah débarque en trombe en hurlant « j’ai bien entendu ?! » et cinq minutes plus tard nous sommes à l’arrière de sa voiture avec elle au volant.


« Tiens bon cocotte, encourage-t-elle Aude, qui ne peut qu’esquisser un sourire avant de gémir à nouveau de douleur à cause d’une contraction. »


Le reste de la soirée est très flou, je dois l’avouer. Je me souviens avoir beaucoup paniqué, avoir tourné en rond dans la salle d’attente pendant des heures, avant de finalement pouvoir rencontrer mon fils, en pleine santé, comme sa maman.

Maintenant, quand je les vois, Kasai et elle, je me dis que j’ai pris la meilleure décision de ma vie en quittant Windenburg.


• BONUS •


Kasai, qui s’écrit normalement comme ceci 火災 signifie « incendie ». Je suis contente de pouvoir piocher dans la langue japonaise dont j’aime beaucoup les sonorités ! J’en profite parce que si les sims avaient des nationalités, Aude serait un quart japonaise (sa mère, Sonia, l’était à moitié). Elle en a toujours une trace dans son nom de famille d’ailleurs, puisqu’elle s’appelle Shindō (qui s’écrit comme ça : 進藤). Je sais que ça peut paraître bizarre d’appeler son fils « incendie » mais j’aimais bien le son et l’image du feu pour cette génération (orange + la dualité dangereuse et chaleureuse, parfait mélange pour un criminel pâtissier), et malheureusement le mot « feu » en japonais n'est pas super intéressant (ça se prononce juste « hi »).

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