top of page

Chapitre 109

Photo du rédacteur: ongatheringsimsongatheringsims

A peine ai-je toqué à la porte d’entrée que celle-ci s’ouvre et je me retrouve tiré à l’intérieur de la maison.


« Mon petit frère chéri !! s’exclame Aegis en m’enlaçant encore plus fort que Syrah quelques heures plus tôt.

— Wouah ! Moi aussi je suis content de te voir mais tu m’étouffes ! »

Elle me lâche immédiatement.


« Oups, désolée ! Mais ça fait tellement longtemps que je t’ai pas vu aussi…

— Je sais, je suis désolé, je devrais passer plus souvent…

— Pas de ça avec moi, tes études t’ont pris du temps, je comprends, t’inquiète. »


Je n’ai pas le temps de lui répondre que j’entends un cri strident :


« TONTOOOOOOOOON !! »


Ah, voilà le monstre de la maisonnée. Je l’entends débouler dans les escaliers et elle se précipite vers moi mais s’arrête juste devant.


« Est-ce que moi aussi je peux avoir un câlin ? demande-t-elle, un grand sourire sur les lèvres. »

« Hello Katia, bien sûr que tu peux, comment pourrais-je dire non à mon autre nièce préférée ?

— C’est pas possible d’avoir deux préférées…

— Eh ben je suis la preuve vivante que si ! Viens-là. »


Elle se jette dans mes bras. Alala, c’est vrai que ça fait longtemps que je ne les ai pas vues toutes les deux… et je vais probablement ne pas les voir aussi pendant un moment. Mais ça, c’est tout le monde…

« Tu as fais bon voyage ? me demande Aegis en sortant un gâteau du frigo.

— Oui ça va. J’ai encore quelques heures jusqu’à Windenburg, mais je devrais y être dans la soirée, réponds-je en lâchant Katia qui rejoint sa mère, m’incitant à la suivre.

— Tu es sûr que tu ne veux pas passer la nuit ici ? Il y a de la place, je peux te sortir un sac de couchage ou –

— C’est gentil mais je commence demain après-midi, si je peux avoir une bonne nuit de sommeil et une matinée tranquille avant, je t’avoue que c’est pas de refus…

— Ah, oui, je comprends. »

Elle me fait un sourire rassurant, que je lui rends.


« Bon et alors Katia, comment ça s’est passé la rentrée ?

— C’est trop cool, je me suis faite plein de copains et de copines ! »

« C’est chouette ça. Et les cours, pas trop durs ?

— Bof, ça va. Je préfère les récrés, pour l’instant… »


Je ne peux m’empêcher de rire. Elle ressemble plus à Syrah qu’à sa mère ou moi, qui étions déjà de vrais bûcheurs à cet âge-là. Je ne sais pas comment était son père, et honnêtement, on s’en fiche ! Il avait qu’à être là celui-là. Tss…


« Attends tonton, c’est quand même plus marrant de jouer au ballon ou de faire des farces aux copains que de faire des maths, non ? »

Ah, j’ai rien dis, parfait mélange de sa mère et sa grand-mère. Aegis s’esclaffe mais rappelle à sa fille que les cours sont importants quand même.


« Je saiiis… mais c’est moins drôle.

— Ça dépend pour qui !

— Oui mais toi t’étais l’intello premier de la classe, ça compte pas ! »


Comment qu’elle me parle la chipie là ?! Aegis rit à nouveau et confirme tout ce que dit sa fille. Ah bah bien, je suis soutenu ici…

« Bon fais gaffe Ae’ ou j’dis que ton gâteau est pas bon…

— Alors que t’en as fais qu’une bouchée ? Et puis c’est vrai ce qu’elle dit non ?

— Oui, mais, roh, tu m’énerves ! m’exclamé-je en riant, suivi des deux autres. »


On discute encore un peu, et Aegis finit par envoyer Katia faire ses devoirs.


« Une partie d’échecs, ça te dit ? me demande-t-elle ensuite, et j’acquiesce volontiers. »


Nous nous dirigeons à l’étage et sur le balcon de sa chambre.


« Katia est toujours aussi énergique à ce que je vois, commenté-je alors que je commence à jouer après son premier coup.

— Oui, ça met de l’ambiance dans la maison, c’est certain. »

« Elle ne souffre pas trop de l’absence de son père ?

— Non, ça va. Elle sait qu’il m’a fait du mal, et juste pour ça elle n’a pas envie de le rencontrer.

— Il n’a même pas essayé de reprendre contact maintenant qu’elle est un peu plus grande ?

— Non. Je pense qu’il s’en fiche. Et tant mieux, je ne sais pas si j’ai très envie de le revoir. »


Je hoche la tête. Contrairement à Théo qui est resté dans la vie de maman lorsqu’Aegis est née, ça n’a pas été le cas du père de Katia qui a fuit la queue entre les jambes quand Aegis lui a annoncé être enceinte. Ils étaient ensemble depuis quelques années en plus, c’est vraiment la pire des raclures. Et je suis poli.


« Et toi, comment tu vas ? Stressé pour demain, j’imagine ?

— Tu n’as pas idée… mais en même temps, j’ai hâte de commencer.

— Et pour Aude… ?

— On verra bien.

— D’accord. »

J’esquive la conversation et elle le voit bien. J’ai beau avoir fréquenté d’autres personnes à la fac, je n’ai jamais réussi à me la sortir de la tête, et maintenant, on va vivre ensemble… Et je crois qu’elle n’a aucune idée de la manière dont je vois les choses. Enfin bref…


« Tu n’as pas changé d’avis, tu ne veux pas passer au cimetière ?

— Non, je… Comme je suis assez stressé en ce moment, j’ai peur de vraiment mal vivre une visite sur leurs tombes, je t’avoue… Et avec le décès d’Albae qui est encore tout frais…

— Aucun soucis, ça te donnera une raison de revenir prochainement quand ça se sera stabilisé, et on pourra se revoir !

— Oui, tu as raison, voyons-le comme ça ! »


Nous gardons le silence ensuite, et après une partie acharnée, c’est elle qui gagne.


« Encore beaucoup à apprendre tu as, jeune padawan… !

— Merci de ta sollicitude, maître Yoda, réponds-je sans pouvoir retenir mon rire.

— Te moque pas, elle est parfaite mon imitation ! »

On range les pièces toujours en riant et je passe voir Katia dans sa chambre pour lui dire au revoir. C’est l’heure d’y aller pour moi. Elle fait une bouille toute triste mais je lui promets qu’on va se revoir vite, tout en restant volontairement évasif sur la date. Je ne sais pas de quoi demain sera fait !


Aegis me raccompagne jusqu’en bas et elle m’enlace à nouveau.


« Fais attention à toi et à ton petit cœur, surtout !

— Oui, t’inquiète pas pour moi, ça va le faire. »

« On s’appelle de toute façon, comme d’hab ?

— Oui, évidemment, ça, ça change pas ! »


Je lui fais un grand sourire, je vais récupérer ma valise, et quitte la maison avec un grand signe de main. Tout en me dirigeant vers la gare, j’envoie un message à Aude pour la prévenir de l’heure potentielle de mon arrivée. Elle me répond un « Ok ! ♥ » qui me fait beaucoup trop plaisir, et c’est le cœur battant que je me retrouve sur le quai à attendre mon train qui devrait arriver d’ici peu. Dans quoi je m’embarque, sérieusement ?

1 vue0 commentaire

Comments


bottom of page