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Chapitre 107

L’hécatombe de s’est pas terminée ici, malheureusement. Olivier, le mari d’Albae, a été tué en mission. Elle savait que c’était un risque, son métier était dangereux, mais voilà qu’elle est seule avec son fils à présent. Elle est passée avec lui un soir alors que Syrah était là, mais malheureusement, nous n’avons pas pu faire grand-chose pour la réconforter.

Je crois qu’elle essaye de faire bonne impression et de prendre tout ça avec philosophie pour son fils qui est encore jeune, mais c’est difficile, forcément.


Ils ne sont pas restés longtemps, Maël n’était pas vraiment en état d’être en compagnie d’autres gens, et très franchement, Albae non plus. Il fallait qu’ils se retrouvent tous les deux et qu’ils commencent leur deuil. En plus, Albae allait avoir plein de choses à gérer prochainement, comme il n’est pas décédé dans des circonstances naturelles, mais qu’il y a un secret qui entoure tout ça…


Je venais de rentrer du travail quand ils sont arrivés, ça m’a encore plus mis un coup au moral cette histoire… et ça me fait penser à papa et maman. Ils ne sont plus tout jeunes… et même si maman est une grande sportive, elle n’est pas éternelle pour autant.



Le week-end qui suit, comme je ne travaille pas, Aude me traîne à Windenburg pour me changer les idées. Je me laisse faire, même si c’est à quelques heures de train.


« Mais pourquoi Windenburg en particulier ? lui demandé-je alors que nous nous enfoncions dans les rues.

— Tu vas voir, c’est une super jolie ville ! »

Très vite, je comprends où elle veut en venir. Une partie est composée de vieux bâtiments plus ou moins rénovés qui lui offre un charme rustique indéniable, et l’autre de récentes constructions modernes. On se balade, et elle me précise aussi qu’il y a pas mal de boîtes de nuit dans le coin, et de cafés sympas.


« Tu es venue souvent ?

— Plusieurs fois oui, avec mes mamans. J’aime beaucoup venir ici. »


C’est une ville de taille modeste mais qui a l’air tout de même vivante. Peut-être je pourrais me faire une place en temps que médecin ici... Ah, je vais un peu vite en besogne, mais en même temps, la fin du lycée approche, et mes études supérieures vont filer à grande vitesse, j’en suis sûr. Y’a rien de mal à se projeter !


Il y a une fontaine sur une des places. J’en profite pour jeter une pièce dedans et faire un vœu. Et non, inutile d’insister, je ne vous dirais pas ce que c’est !

Aude continue ensuite de me faire balader dans divers coins, et à la fin de la journée j’ai l’impression d’avoir les jambes qui pèsent une tonne ! On s’arrête donc dans un café pour boire un truc chaud. Rien de tel qu’un bon café pour se réchauffer de tout ce temps passé sous la neige !!

L’heure de notre train finit par arriver alors que nous sommes en grande discussion sur la dernière chorée qu’on doit apprendre pour notre cours de danse. Oui parce que finalement, au lieu de fonder, nous, un club de danse, on a décidé de plutôt prendre des cours pour l’instant. Peut-être que le club verra le jour plus tard, on ne sait pas…



J’ai parlé à mes parents de Windenburg, et ils sont tous les deux d’accord pour dire que si je décide finalement de déménager là-bas, ça sera un très bon choix. Et je dois avouer que plus j’y pense, plus ça me fait envie. Je n’arrête pas d’y penser depuis qu’on y a été avec Aude, j’ai même regardé le prix des loyers de la région, pour tout vous dire !


Et à ma grande surprise, il y a une clinique spécialisée dans les chirurgies de réattribution sexuelle pas très loin, où je pourrais faire des stages ! Quand j’ai envoyé un message à Syrah pour lui en parler elle m’a dit que c’était même là-bas qu’elle allait probablement bientôt se faire opérer.

Je ne sais pas si je veux faire de la chirurgie mais je pourrais probablement faire un stage quand même là-bas pour découvrir et apprendre. Il y a sûrement des postes de médecins qui ne sont pas des chirurgiens dans cette clinique… A voir, je ne me ferme aucune porte en tout cas.


Bon par contre, j’ai quelques années à faire à la fac d’abord… et ça sera sûrement le plus dur.


« Ah, pas mauvais, je m’améliore ! »

Bah oui, ‘faut bien que j’apprenne à cuisiner, je vais bientôt vivre tout seul… !



Ça fait maintenant plusieurs mois que tonton Olivier a disparu, et Maël, même s’il est encore bien triste, semble se remettre, au moins un peu. Aujourd’hui, il est à la maison, et ça se passe très bien.


« Je sais pas mais j’étais petit quand ça m’est apparu une évidence ! Je voulais aider les gens comme Syrah qui se font discriminer médicalement. C’est horrible, non ? Enfin, en tout cas, ça me motive grave ! »

« Et c’est super chouette, mais tu sais, tu vas pas changer le système à toi tout seul, malheureusement…

— Je sais, je sais, mais même à mon petit niveau, je peux faire quelque chose, alors je vais le faire.

— J’aime beaucoup ta manière de penser, cousin ! »

Je ris. Son enthousiasme me fait plaisir, et j’affiche un air confiant, mais je sais qu’il a raison. Énormément de discriminations subsistent dans le milieu médical, et pour moi c’est tout simplement un scandale. Comment, dans une profession dont le but est d’aider et de sauver des gens, certains professionnels se permettent d’être regardant sur des détails comme l’origine, l’orientation sexuelle, le genre ou encore la classe sociale ? Et j’en passe et des meilleurs… Ça me dépasse tout ça. Alors oui, je ne vais certainement pas faire une grande révolution dans le métier à moi tout seul, mais je peux apporter ma pierre à l’édifice, et ça me semble important.


« Et comment ça se passe, la danse, sinon ? demande Maël, apparemment intrgué.

— C’est fatiguant mais ça se passe bien !

— Franchement j’ai trop hâte de vous voir danser, toi et Aude, dans un contexte un peu plus… scénique ! Ça risque d’envoyer du lourd ! »

« Haha, si tu le dis ! Plus que quelques mois avant le spectacle de fin d’année. On va tout déchirer !

— Je suis sûr. En plus, y’a une alchimie entre vous, c’est fou, c’est… explosif, quand vous dansez. »


Malgré moi, je pique un fard. Je sais même pas pourquoi ! Avec Aude, on est souvent au centre des chorégraphies, et c’est vrai qu’on se complète bien.


« Ouais, on est super potes, j’imagine que ça se ressent…

— Potes, c’est tout ? »


Il hausse les sourcils d’un air suggestif. Alors ça, je m’y attendais pas.


« Attends… Aude, avec moi ? Tu rigoles ou quoi ?

— Bah pourquoi pas ? »

Mon cerveau fonctionne à cent à l’heure. Oui, elle est jolie, et elle est drôle, et tout, mais c’est mon amie, je l’ai jamais vu comme plus que ça… !


« Non, y’a rien entre nous. J’y ai même jamais pensé.

— Oh, ok. C’est cool mec, j’étais juste curieux, j’me disais que c’était possible et que vous pourriez juste vouloir être discrets ou je sais pas…

— Je pense que je peux facilement dire que c’est ma meilleure-amie hein, mais ça s’arrête là. »

J’aimerais que l’information se transmette à mon estomac aussi, qu’il arrête de se tordre dans tous les sens…


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