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Chapitre 106

  • Photo du rédacteur: ongatheringsims
    ongatheringsims
  • 21 févr. 2022
  • 4 min de lecture

« Tu as tout ce qu’il te faut ma puce ?

— Oui papa, ne t’inquiète pas.

— Bon. Je suis tranquille dans ce cas. Viens donc faire un câlin à ton vieux père ! »


Je ris et l’enlace avec plaisir.

Aujourd’hui, j’emménage officiellement avec Max. Ça faisait un moment qu’on y pensait, et ces derniers mois m’ont permis de réfléchir à plein de choses concernant mon avenir. Professionnel, bien entendu, mais aussi personnel. Je ne m’étais jamais sentie aussi comprise par quelqu’un que par lui. Bien sûr, ma famille a été, et est encore, d’un grand soutien, mais c’est différent.


Max nous couve du regard. Il n’a plus de famille, alors je pense que c’est un peu également par procuration que ça lui fait plaisir que je sois aussi liée à la mienne.

« Vous êtes les bienvenus quand vous le souhaitez, M. Moriel, Mme Berry. A partir de maintenant, cette maison est aussi celle de Syrah, alors faites comme chez vous.

— Ooh, Max, on t’a déjà dis de nous appeler par nos prénoms ! s’offusque faussement Sélana en riant. On est déjà bien vieux, n’en rajoute pas !

— Ah oui c’est vrai, pardon… ! »


Nous les emmenons ensuite tous les deux faire un tour de la propriété en esquivant l’extérieur puisqu’il neige pour l’instant beaucoup trop. On retourne s’installer dans le salon ensuite.


« Cette maison était celle de ma grand-mère. Je l’ai faite entièrement rénover, mais elle renferme beaucoup de chouettes souvenirs.

— Eh bah tu as vraiment bon goût jeune homme ! C’est très charmant ! s’extasie mon père.

— Haha, merci.

— La première fois que je suis venue, j’ai pensé à toi, Lana, avec les tons blancs et gris, avoué-je en lui souriant. »

« Ah c’est vrai, c’est tout moi ça… ! Et apparemment, j’ai convaincu ton père que le blanc et le gris ne sont pas des couleurs tristes, regarde-le… ! »


Je ris alors que papa est encore en train de s’extasier sur la décoration.



Je suis vraiment contente que Syrah ait trouvé quelqu’un comme Max. Ils ont tous les deux vécu des choses difficiles, et même si ce n’est pas du même ordre, ils peuvent se soutenir. Et honnêtement, je ne me fais aucun souci quand je vois comment ils se regardent…



Alala, l’amour… !



Ces derniers mois ont été compliqués, c’est le moins qu’on puisse dire. Et alors que du côté de Syrah, nous obtenions une forme de justice puisque ses agresseurs se sont définitivement fait licencier et condamner à verser des dommages et intérêts, ainsi qu’à deux ans de prison avec sursis (même si, du sursis, si vous voulez mon avis, ce n’est pas assez…), une autre très mauvaise nouvelle nous frappa tous… apportée par Aegis.


Elle a débarqué en trombe dans la maison sans frapper un jour et elle s’est précipité dans les bras de Sélana. Je l’ai entendue pleurer très fort alors que ma femme essayait de l’apaiser, ce qui m’a fait accourir au plus vite, abandonnant momentanément mon article sur Madame de Sévigné.

Théo est décédé. Au travail, d’après ce que je comprends. Une expérience qui a mal tourné avec des produits explosifs. Il a été emmené d’urgence à l’hôpital, mais apparemment, ça n’a pas suffit. Quelle horreur…

« Ma chérie, respire, calme-toi, je t’en prie… »


Je vois bien qu’elle est elle-même au bord des larmes, mais elle essaye d’être forte pour sa fille. Lana a toujours su calmer les émotions des gens grâce à sa douceur légendaire, et on dirait que ça marche un peu. Bien sûr, ça ne va pas rendre Aegis moins triste, mais ses sanglots se calment.


« Je suis vraiment désolée… C’est injuste ce qu’il vient de se passer… Tu es venue immédiatement après le… le verdict, à l’hôpital ? »


Aegis hoche doucement la tête.


« Il faut qu’on y retourne, tu sais… Tu es sa seule famille encore en vie… Mais je t’aiderai, on sera là, Valentin et moi… D’accord ? »

Elle hoche à nouveau la tête. La pauvre… Je fais signe à Lana que j’ai entendu et pars chercher nos manteaux en prenant soin d’envoyer d’abord un message à Aran pour lui dire de m’appeler quand il sort du lycée. Pas la peine de le faire paniquer en plein cours en lui annonçant ça dans un texto.



« Aran… ? Ça va pas ? »


Je tourne le regard vers Aude qui m’observe, inquiète. Je range mon téléphone dans ma poche. Je… Je ne sais pas trop quoi lui dire.


« Le père d’Aegis vient de mourir d’un accident…

— Oh non… Je suis désolée…

— Ça fait… bizarre… On n’était pas non plus hyper proches, mais… je le connais depuis que je suis né… Et puis… Pauvre Aegis…

— Tu veux qu’on aille la voir ?

— Pas possible, je travaille dans une heure et c’est à Oasis Spring. »


J’ai vu le texto de papa une fois seulement rentré à la maison, et je dois dire que je ne m’attendais pas du tout à ça… Aude est venue pour qu’elle m’aide sur un projet scolaire, mais je n’ai plus trop la tête à ça maintenant.


On a tous les deux le regard perdu dans le vide. Elle ne doit pas savoir quoi dire, et moi non plus…

« Tu… Tu veux que je parte ?

— Non, non… Tu peux rester jusqu’à ce que j’aille bosser… Mais j’avoue que j’ai plus trop envie de faire mes devoirs là.

— Normal. »


Elle se lève alors et va allumer la chaîne hi-fi du salon. Elle me connaît bien, on dirait !


« Allez, ramène-toi, ça va te changer un peu les idées ! »


Je m’exécute. C’est vrai que même si je suis encore sous le choc de la nouvelle, danser me fait du bien et m’apaise.

Je n’imagine pas l’état dans lequel doit être Aegis… Heureusement que maman et papa sont avec elle.


Entre ça et l’agression de Syrah, suivie de son départ de la maison… Ça fait beaucoup… En plus je suis toujours autant submergé de travail. J’ai un peu de mal à suivre…


Aude remarque que quelque chose de va pas alors elle s’approche de moi. Elle me regarde dans les yeux et c’est tout ce qu’il faut pour que je me mette à pleurer. Elle me prend dans ses bras tout de suite, me procurant une chaleur apaisante. Ça fait combien de temps que j’enferme toutes mes émotions à l’intérieur de moi, comme ça… ?


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